Electrification: La Banque Mondiale envisage un nouveau programme de financement

Le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Éloundou Essomba, a reçu le lundi 17 mars 2025 une délégation de la Banque Mondiale.
Conduite par Cheick Fantamady Kante, Directeur des Opérations pour la Région Afrique de l’Ouest et du Centre, une délégation de la Banque mondiale a été reçue dans le cadre d’une mission d’identification qui se déroulera jusqu’au 21 mars. L’objectif est d’élaborer une nouvelle opération de financement destinée à soutenir le secteur de l’électricité au Cameroun. « Le Cameroun est un pays exemplaire, source d’inspiration pour d’autres nations comme Madagascar, qui souhaitent s’inspirer de l’expérience de Nachtigal », a déclaré M. Kante, saluant les efforts déjà réalisés par le pays dans ce domaine.
Cette rencontre marque le début d’une mission stratégique visant à identifier les priorités d’investissement pour améliorer l’accès à une électricité fiable au Cameroun. Ar, les priorités du gouvernement camerounais pour le secteur énergétique sont : la production et le transport ; la lutte contre la fraude ; la migration vers des infrastructures plus solides et « le renforcement des capacités dans le secteur. Une mission stratégique pour un développement énergétique durable
La mission conduite par la Banque mondiale a pour objectif principal d’identifier les investissements prioritaires pouvant être financés dans le cadre d’un nouveau programme multi-phases (MPA). Ce programme ambitieux vise à : soutenir le redressement du secteur énergétique camerounais; améliorer l’accès à une électricité fiable sur tout le territoire national.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large menée par la Banque Mondiale pour renforcer les infrastructures énergétiques du Cameroun, un secteur qu’Éloundou Essomba considère comme essentiel au développement économique et social du pays.
Durant leur séjour au Cameroun, les représentants de la Banque Mondiale prévoient de rencontrer différents acteurs clés du secteur énergétique afin d’évaluer les besoins réels; définir les priorités d’investissement nécessaires pour améliorer les infrastructures existantes.
Partenaire dans le secteur de l’énergie
En 2016, la banque mondiale a octroyé un financement de 1.200 millions de dollars, soit un peu plus de 600 milliards de francs CFA, pour la mise en place de la Société nationale de transport d’électricité du Cameroun (Sonatrel). La création de cette société avait été déjà annoncée en fin 2015 par le gouvernement camerounais en vue de renforcer l’offre énergétique dans les administrations et les ménages.
Au cours de l’année 2021, la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel) du Cameroun a réalisé un bénéfice net de 2,6 milliards de FCFA. Selon les données compilées dans le rapport 2021 sur la situation des entreprises publiques publié par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), cet indicateur est en augmentation d’un peu plus de 200 millions de FCFA (+6,9%) par rapport à l’année 2020, que l’entreprise avait clôturée avec un bénéfice de 2,4 milliards de FCFA.
Le rapport de la CTR révèle cependant que la Sonatrel réalise cette performance dans un contexte marqué par d’énormes difficultés à recouvrer les factures auprès de ses clients. « On observe une augmentation des créances clients de plus de 70%, qui se justifie par le non-paiement des factures émises par la société, par ses principaux clients (…), en raison des réglages en cours de finalisation dans le cadre de la réforme du secteur de l’électricité, notamment l’indemnisation de la société Eneo suite au retrait anticipé des actifs de transport, ainsi que la signature des contrats d’accès au réseau de transport (CART) », précise l’organisme spécialisé du ministère des Finances dans son rapport.
Dans le détail, indique la CTR, « (…) sur un montant total facturé cumulé au 31 décembre 2021 de 228,79 milliards de FCFA, seul un montant de 42,19 milliards de FCFA a été recouvré auprès de la société Eneo, dont 9,9 milliards de FCFA en 2021 avec le concours de l’État, notamment dans le cadre du mécanisme de compensation tarifaire ».
Selon Energy of Cameroon (ENEO), concessionnaire du service public d’électricité, qui a en charge la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’électricité, près de 40 pour cent de l’énergie électrique produite se perd dans le transport, à cause de la vétusté des installations.
Oumarou Mey