Douala: La Saint-Valentin à l’ombre des difficultés économiques

À quelques jours de la fête de la Saint-Valentin, l’ambiance dans les marchés de Douala semble bien loin des couleurs et de l’effervescence habituelles de cet événement tant attendu par les amoureux. Cette année, les étals sont moins garnis, les vendeurs moins nombreux, et surtout, les clients se font rares.
Au marché chinois de Douala, à quelques jours de la célèbre fête de l’amour (Saint-Valentin), l’atmosphère est calme, presque morose. Les allées du marché, bien que peuplées comme à l’accoutumée, ne présagent aucune effervescence de l’amour. Les commerçants de bijoux, de lingeries et de roses attendent désespérément l’arrivée des acheteurs, mais l’attrait de la fête semble avoir diminué. « Habituellement, à l’approche de la Saint-Valentin, tout se remplit rapidement. Les fleurs, les cadeaux, les bonbons, tout part comme des petits pains. Mais cette année, il n’y a presque personne », explique Mélanie Ndzana, une fleuriste du marché. Cette dernière, qui a installé son comptoir non loin du carrefour ancien Pmuc, broie du noir. « Il m’arrive de passer toute la journée sans vendre un produit », a-t-elle poursuivi. Or, les produits « phares » de la Saint-Valentin (bouquets de fleurs, chocolats, bijoux ou encore peluches) sont toujours là, soigneusement disposés, mais les clients se font rares.
La pilule est d’autant plus amère pour ces commerçants qui font face à la concurrence accrue des grandes surfaces et à l’impact de la crise économique sur le coût des marchandises estimées élevées par les clients. Nadine Mbarga, elle aussi vendeuse de bijoux, déplore cette baisse de fréquentation. « Les fluctuations des prix des matières premières, combinées à la baisse de la demande, font partie des facteurs expliquant cette morosité ambiante. Les prix des fleurs, par exemple, ont grimpé ces derniers mois de plus de 5000 FCFA, réduisant l’accès à ces produits pour un grand nombre de clients », a-t-elle expliqué. Le pouvoir d’achat des habitants semble en berne, et cela impacte directement les achats de dernière minute pour cette fête des amoureux. « C’est toujours difficile de vendre, mais pour cette Saint-Valentin, on espère un regain de clientèle à la dernière minute. » D’autres, par contre, optent pour des promotions sur certains articles et la vente en ligne.
« L’espoir d’une reprise avant le 14 février se pointe à l’horizon ! » S’est exclamée Mélanie Ndzana, Fleuriste. Toujours à Akwa, au lieudit Ancien troisième, les boutiques de personnalisation de bijoux ne connaissent aucune affluence à 10 jours de la fête. Pour les commerçants en ligne, le business évolue en dent de scie. Franck-Styve, promoteur de TFS-Business, une plateforme de vente en ligne, décrie une baisse de commande. « Pour l’instant, je fais plus ou moins deux commandes par jour, contrairement aux années antérieures où j’étais contraint de recruter les jeunes pour un coup de pouce à cette période ». Il précise cependant avoir boosté la communication sur les réseaux sociaux. Pour les clients, la situation n’est guère plus joyeuse. « Je voulais acheter un bouquet pour ma copine, mais avec la hausse des prix ces derniers temps, je vais devoir me contenter de quelque chose de plus simple », déclare Claude Nkoa, un jeune étudiant en quête d’un cadeau.
Charles Totchum