Douala: La Fondation BgfiBank propulse l’innovation agroalimentaire

Le 3 juin dernier, elle a inauguré à l’École Polytechnique de Douala, un laboratoire dédié au contrôle qualité et à la valorisation des produits locaux.
À Douala, l’innovation prend racine sur les bancs de l’École nationale supérieure polytechnique (Enspd). Ce mardi 3 juin 2025, la Fondation BgfiBank a officiellement rétrocédé à l’établissement un bâtiment flambant neuf, entièrement équipé, dédié au contrôle qualité et au développement de produits agroalimentaires. Un geste fort en faveur de la formation, de la recherche appliquée, mais aussi du développement économique national.
Fruit d’une convention de mécénat signée le 9 juillet 2024 entre la Fondation et l’Université de Douala, ce laboratoire incarne bien plus qu’un simple don. Il symbolise un nouveau souffle pour la formation des ingénieurs camerounais, tout en répondant à un besoin crucial : accompagner la transformation et la certification des produits locaux. Objectif ? Stimuler le label « Made in Cameroon » et réduire la dépendance à l’importation.
L’originalité du projet réside ici sur son exécution qui a été confiée à GIS Sarl, entreprise incubée à l’Enspd et dirigée par Adrien Lagrange, diplômé de l’école. En quatre mois, ce sont 19 étudiants, anciens et actuels, qui ont été mobilisés. « Une manière concrète de faire confiance aux générations futures », a souligné la Fondation BgfiBank, fidèle à sa devise. Le bâtiment, d’une superficie finale de plus de 200 m² contre 150 m² initialement prévus, a été optimisé pour accueillir des équipements supplémentaires. Une réussite saluée par le Pr Ruben Mouangue, directeur de l’Enspd : « C’est le modèle même de l’université-entreprise prôné par la nouvelle loi d’orientation. Nous devons être efficaces, en résolvant les problèmes de notre environnement immédiat ».
Un levier pour les PME et l’export
Pour Eugénie V. Abougou, chef d’antenne régional de l’APME littoral, ce laboratoire constitue une aubaine pour les PME agroalimentaires. « Elles peuvent désormais faire analyser leurs produits localement, garantir leur conformité, et gagner en compétitivité ». Elle a également indiqué que cette avancée s’inscrit directement dans la logique d’import-substitution soutenue par l’État. Même écho du côté d’Abakal Mahamat, Administrateur Directeur général de BgfiBank Cameroun : « Il faut produire ce que nous consommons, et pouvoir l’exporter. Ce laboratoire permettra d’atteindre cet objectif en garantissant la qualité des produits agroalimentaires locaux, et en soutenant une industrie créatrice de valeur ajoutée ».
Au-delà de l’agroalimentaire, le laboratoire est pensé comme un outil transversal. « Il pourra aussi traiter les eaux usées, contribuer au secteur cosmétique, ou encore renforcer la recherche en génie des procédés et en hygiène industrielle. Il répond donc à une double vocation : académique et socio-économique », a expliqué Abakal Mahamat. A en croire Ruben Mouangue, cette réalisation s’ajoute à une série d’initiatives innovantes qui font la réputation de l’Enspd : autonomie en eau et électricité, lancement de la première fusée école, victoire à une compétition ICT en Chine. « Nous ne prétendons pas rivaliser avec Harvard, mais nous savons être efficaces pour notre pays », a-t-il affirmé fièrement.
En misant donc sur les talents formés localement, la Fondation BgfiBank montre ainsi qu’un développement durable, fondé sur l’éducation, l’innovation et la valorisation des ressources locales, est possible. « Ce laboratoire est à la fois un symbole et un outil : celui d’un partenariat vertueux entre finance responsable, enseignement supérieur et industrie. Un modèle qui pourrait bien inspirer d’autres initiatives sur le continent ».
H.T