Douala : La Cemac à l’école de la gestion des finances et marchés publics

Du 13 au 25 janvier 2025, des experts de de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) travaillent sur des textes essentiels à la bonne gouvernance et à la transparence des institutions communautaires.

En ouvrant ce 13 janvier 2025, les ateliers d’élaboration des textes d’application des nouveaux règlements financiers et des marchés publics de la Communauté, Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), a donné le ton d’une réforme ambitieuse. Ce processus, qui s’étendra jusqu’au 25 janvier, réunit des experts venus de plusieurs pays membres, dont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, et le Gabon. Objectif : rendre opérationnels les règlements adoptés à Bangui en juin 2024 par le Conseil des ministres de l’Union économique d’Afrique centrale (Ueac).

Au cœur de cette démarche, la création de textes d’application clairs et détaillés. Ces derniers viendront donner des orientations pratiques sur la mise en œuvre des deux règlements fondamentaux : l’un portant sur la gestion financière de la Communauté, l’autre sur les procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics. « Il est crucial que ces textes permettent à tous les acteurs concernés, en particulier les ordonnateurs et les gestionnaires financiers, de remplir leurs missions avec rigueur et efficacité », a souligné Baltasar Engonga Edjo’o lors de son discours inaugural.

Les ateliers, répartis en deux sessions parallèles, ont pour ambition d’élaborer une trentaine d’actes juridiques essentiels, visant à transformer ces règlements en instruments pratiques et opérationnels. « Si les experts approuvent les textes et qu’ils sont signés, leur application sera immédiate », a précisé Mohamadou Lamine Djika, Coordonnateur de la Cellule de Transformation de la Cemac. Cependant, ces deux règlements nécessitent des textes d’application détaillant leur mise en œuvre.

Pour le règlement financier, cela inclut des normes sur la gestion budgétaire, la comptabilité, ainsi que sur les procédures administratives et financières. Par exemple, l’élaboration de la nomenclature budgétaire, la création de régies d’avance, ou encore l’organisation du contrôle comptable figurent parmi les priorités. Quant au règlement sur les marchés publics, il doit être complété par des manuels pratiques et des guides, définissant notamment les procédures de désignation des commissions de marchés et la gestion des avis communautaires.

Pour Baltasar Engonga Edjo’o, l’enjeu est de taille. « Il ne suffit pas de disposer de règlements ; il faut aussi que ceux qui les appliquent soient bien formés, qu’ils comprennent les textes dans leur intégralité et qu’ils aient les outils nécessaires pour assurer leur bonne exécution ». Ainsi, le chantier entamé en juin 2023 par la Commission de la Cemac, vise à actualiser et renforcer le cadre législatif et réglementaire de la communauté, dans un souci de transparence et de bonne gouvernance.

Les travaux en cours à Douala ne sont qu’une étape dans cette révision en profondeur des textes de la Cemac. Selon Mohamadou Lamine Djika, le règlement financier, par exemple, date de 2009, tout comme celui sur les marchés publics. Il devenait donc urgent de les actualiser pour répondre aux défis modernes de la gestion publique et de la coopération régionale.

 

Hélène Tientcheu

 

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