Développement des exportations : les visées du Cameroun sur la Ceeac et le Nigeria

Le pays compte faire de ces marchés, sa rampe de lancement de conquête à l’export. «L’économie camerounaise continue d’être marquée par un déficit important de la balance commerciale. Il s’est davantage creusé en 2018 pour se situer à 1438,3 milliards de FCFA. Ce qui représente une augmentation de 265,9 milliards de FCFA par rapport à l’année 2017. Malgré une réduction de 38,2 milliards FCFA par rapport à 2016, la balance commerciale reste déficitaire d’environ 1 100 milliards de FCFA en 2017. Hors pétrole, notre déficit de la balance commerciale est plus accentué et connaît une augmentation de 422,2 milliards FCFA par rapport à l’année précédente. » C’est par ce constat que le directeur général de l’Economie au Minepat a justifié les assises qui ont réuni le 18 septembre à Yaoundé, les administrations publiques, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers. Elles visaient l’actualisation de la stratégie nationale des exportations et son opérationnalisation sur les marchés de la Ceeac et du Nigéria pour construire les bases solides sur lesquelles reposera le développement des exportations du Cameroun.

Avec une population estimée à près de 145 millions d’habitants en 2013, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) représente un marché non négligeable pour le Cameroun. Seulement, selon l’indice de l’intégration régionale en Afrique, « les exportations du pays vers la Ceeac exprimées en proportion du PIB en 2013 étaient relativement faibles, à environ 2 % du PIB du pays. » Le Cameroun s’inscrit dans le groupe de pays africains les moins bien classés en ce qui concerne l’intégration dans les chaînes de valeur régionales. Outre le fait que sa part du commerce intrarégional soit relativement faible en pourcentage du PIB, ses échanges commerciaux avec les autres pays de la région ne sont pas orientés vers les biens intermédiaires.

Le pourcentage du commerce de biens intermédiaires échangés par le Cameroun au sein de la région est faible. La part des biens intermédiaires dans le total de ses exportations au sein de la Ceeac est la deuxième en importance parmi les pays membres de la Ceeac pour lesquels des données sont disponibles, soit 3 % (derrière le Burundi avec 14 %). Cependant, en comparaison avec le reste du continent, cette part est encore faible. L’intégration infrastructurelle du Cameroun avec le reste du continent est aussi faible, le pays occupant les quatre derniers rangs sur le continent.

Avec une population de près de 200 millions d’habitants, le Nigeria est une immense opportunité pour l’écoulement des biens produits au Cameroun. Malheureusement jusqu’ici, le pays ne tire que des revenus résiduels de cet énorme vivier de consommateurs. D’après l’Institut national de la statistique, en 2015, les principaux produits exportés vers le Nigeria ont rapporté à peine 25 milliards de FCFA au Cameroun. Par contre, le pays a importé du Nigeria des produits d’une valeur estimée à plus de 433 milliards de FCFA dans la même période. Ceci fait dire à Isaac Tamba que « cette situation est aux antipodes des prévisions du Document de stratégie pour croissance et l’emploi qui établissaient une balance commerciale déficitaire à 1,3 % du PIB sur la période 2010-2012, puis un solde excédentaire en moyenne de 1,46 % sur la période 2013-2020.»

Pour inverser la tendance, le Cameroun s’est attaché les services d’un Cabinet pour formuler des stratégies pour développer les exportations du pays. Selon le directeur général de l’Économie au Minepat, « ce document est appelé à devenir un véritable gouvernail devant nous amener à construire les bases solides sur lesquelles reposera le développement de nos exportations ».

Thierry Christophe YAMB

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