Dette publique: Hausse de 1,9 % au troisième trimestre 2024

À fin septembre 2024, la dette publique du Cameroun représente 44 % du PIB, avec un encours total de 13 504 milliards FCFA. Bien que la dette extérieure augmente, notamment à cause des entreprises publiques comme la Sonara, le gouvernement peine à réduire les Restes à Payer et à gérer les passifs liés aux partenariats public-privé.

La Caisse autonome d’amortissement (CAA) a récemment dévoilé les chiffres relatifs à la dette publique du Cameroun, indiquant une hausse notable au troisième trimestre 2024. Au 30 septembre 2024, l’encours total de la dette publique est estimé à 13 504 milliards de FCFA, en augmentation de 1,9 % par rapport à fin juin 2024, où il s’élevait à 13 070 milliards de FCFA. Par rapport à l’année précédente, cette dette a progressé de 5,6 %, bien que la variation mensuelle reste modérée, avec une baisse de 0,4 % en septembre.

A en croire la CAA, à ce jour, la dette publique représente 44 % du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, un niveau qui suscite des interrogations sur la soutenabilité à long terme de cette dette. La majeure partie de cette dette est liée à l’administration centrale, qui représente 93,9 % de l’encours total. La dette des entreprises et établissements publics, quant à elle, constitue 6 % de la dette totale, tandis que celle des collectivités territoriales décentralisées reste marginale, avec seulement 0,1 % de l’encours global.

Le principal fardeau incombe donc à l’État central, avec une dette estimée à 12 678 milliards de FCFA à fin septembre 2024, soit 41,3 % du PIB. Cette dette se divise en deux grandes catégories : 67,8 % de dette extérieure et 32,2 % de dette intérieure, incluant les Restes à Payer de plus de trois mois. L’encours de la dette extérieure s’élève à 8 596 milliards de FCFA, enregistrant une hausse de 2,1 % par rapport au trimestre précédent et de 5,1 % par rapport à septembre 2023. Toutefois, une baisse de 0,7 % a été observée sur la période mensuelle.

Quant à la dette intérieure de l’administration centrale, elle s’élève à 4 081 milliards de FCFA, soit 13,3 % du PIB. Ce montant inclut les Restes à Payer, qui restent un problème récurrent pour le gouvernement. En ce qui concerne la dette des entreprises et établissements publics, elle connaît une tendance à la baisse. La dette intérieure des entreprises publiques se chiffre à 338,1 milliards de FCFA à fin septembre 2024, soit environ 1,1 % du PIB. Cette dette enregistre une diminution notable de 9,8 % par rapport à l’année précédente, et de 2,6 % par rapport au trimestre précédent. Le principal débiteur dans cette catégorie reste la Société Nationale de Raffinage (Sonara), qui à elle seule représente 67,6 % de cette dette, soit près de 229 milliards de FCFA.

La dette extérieure des entreprises et établissements publics, quant à elle, atteint 477,9 milliards de FCFA (1,5 % du PIB), et connaît également une baisse de 6,5 % en glissement annuel, et de 3,2 % par rapport au trimestre précédent. Là encore, la Sonara, ainsi que la compagnie aérienne Camair-Co, dominent les créances extérieures, représentant 95,8 % de cet encours. Outre la dette publique directe, l’État doit également faire face à des passifs conditionnels explicites, principalement constitués de la dette avalisée et des engagements liés aux Partenariats Public-Privé (PPP).

À fin septembre 2024, ces passifs s’élèvent à 16 % du PIB. Il est à noter que les PPP représentent une part prépondérante de ces passifs conditionnels, avec une contribution de 99,9 % au montant total. De l’avis d’expert, cela souligne la part croissante de l’endettement indirect, qui pourrait, à terme, peser davantage sur les finances publiques du pays.

Hélène Tientcheu

 

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