Dette intérieure : Le Minfi détaille le plan d’apurement progressif

L’objectif d’après Louis Paul Motaze, est de soutenir les créanciers de l’État, notamment les entreprises et collectivités, tout en garantissant une gestion saine des finances publiques.
Lors de l’inauguration de l’immeuble Siège de la Trésorerie Générale de Douala, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a abordé une question cruciale pour les opérateurs économiques : les retards de paiement de la dette intérieure de l’État. Selon lui, ces délais prolongés ont des impacts directs sur l’accès au crédit des entreprises, leur coût de financement, leurs projets d’investissement, ainsi que sur l’emploi, la stabilité bancaire et la croissance économique en général.
Conscient des difficultés rencontrées, le gouvernement a lancé une vaste opération d’audit et de recensement de la dette flottante de l’État, couvrant la période 2000-2019, dans le but de résorber cette dette. L’objectif est de renforcer la crédibilité de l’État et d’assurer l’équilibre budgétaire. Une partie de la dette des entités publiques autonomes, telles que les Collectivités Territoriales Décentralisées et certains organismes publics, sera également prise en charge par le gouvernement.
Le plan d’apurement de cette dette s’étendra sur trois ans, de 2024 à 2026, avec un échéancier bien défini pour chaque catégorie de créances. Pour 2024, une enveloppe de 50 milliards FCFA a été allouée pour amorcer le règlement des dettes fiscales et douanières. En 2025, 110 milliards FCFA seront mobilisés pour continuer à apurer la dette dans le cadre du plan établi. Les dettes commerciales, locatives, académiques et sociales, représentant respectivement 121 milliards, 9 milliards, 16 milliards et 5,6 milliards de FCFA, sont également en cours de règlement.
Le ministre a appelé à la compréhension de tous, insistant sur le contexte difficile, notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où la crise affecte les capacités de financement de l’économie. Néanmoins, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à honorer ses obligations de manière progressive et transparente.
S’adressant ensuite à ses collaborateurs à Douala, Louis Paul Motaze a rappelé l’importance de l’infrastructure nouvellement inaugurée, soulignant que celle-ci est un symbole de l’engagement de l’État à offrir un cadre de travail adéquat à ses fonctionnaires. Il a également salué les efforts accomplis par les services du ministère des Finances, qui ont dépassé les objectifs de recettes en 2024, malgré les défis économiques. Selon lui, c’est grâce aux recettes fiscales, douanières et non fiscales que l’État pourra financer ses missions régaliennes, comme le paiement des salaires des agents publics, la sécurité, et les investissements pour améliorer les conditions de vie des populations.
En outre, le ministre a félicité les personnels de Douala pour leur rigueur et leur efficacité, saluant les médaillés d’honneur du travail tout en encourageant ceux qui ne l’ont pas encore été à continuer de donner le meilleur d’eux-mêmes. Il a également adressé des vœux de bonne fête des femmes à ses collaboratrices.
H.T.