CUD: Le budget réajusté à 90,67 milliards FCFA
Réuni récemment en session plénière, le Conseil de communauté de la ville de Douala a fait le point sur l’exécution budgétaire à mi-parcours de l’exercice 2025.
Douala, cœur économique du Cameroun, navigue à vue. Réuni récemment en session plénière, le Conseil de communauté de la ville de Douala a fait le point sur l’exécution budgétaire à mi-parcours d’un exercice 2025 à la fois ambitieux et éprouvé par les réalités du terrain. Le maire, Dr Roger Mbassa Ndine, a dressé un état des lieux sans détours : si les objectifs restent élevés, leur concrétisation se heurte à des freins exogènes, notamment les tensions de trésorerie de l’État et une mobilisation encore timide des prestataires.
Initialement voté à 72 milliards FCFA en décembre 2024, le budget de la Communauté urbaine de Douala (CUD) a été revu à la hausse à 90,67 milliards FCFA en crédits de paiement, et 99,9 milliards FCFA en autorisations d’engagement. Cette évolution, précise le l’édile de la ville, résulte de l’intégration des résultats du compte administratif de 2024, validé lors de la précédente session du conseil. Cependant, malgré cette révision optimiste, les chiffres à fin juin 2025 montrent un ralentissement dans l’exécution. Les recettes globales atteignent 29,07 milliards FCFA, soit 52,4 % des prévisions, apprend-on. À noter, d’après un membre du Conseil, que 92,21 % de ces recettes sont issues des impôts, ce qui illustre la dépendance de la ville aux transferts fiscaux nationaux, eux-mêmes en baisse.
En outre, déplore le Dr Mbassa Ndine, la mise en œuvre des nouvelles dispositions de la fiscalité locale, encore mal assimilée par certains contribuables, a contribué à cette sous-performance. Le super maire évoque également une « poussive mobilisation » des prestataires, souvent freinés par les retards de paiement de prestations antérieures. Les recettes propres, quant à elles, offrent un tableau contrasté. « Tandis que les revenus issus des certificats d’urbanisme ou permis de construire sont en baisse, les droits perçus sur les marchés, les parkings ou les concessions d’emplacements commerciaux progressent », explique un conseiller municipal.
Il indique que côté dépenses, seuls 24,245 milliards FCFA ont été engagés, soit 24,28 % des autorisations, et 15,8 % des crédits de paiement ont été effectivement ordonnancés. La mairie entend accélérer les procédures de passation de marchés et la mobilisation des prestataires dans les semaines à venir. Toutefois, face à une réalité quotidienne marquée par la dégradation avancée du réseau routier, l’exécutif municipal tente d’agir, malgré la saison des pluies peu favorable aux travaux. Dr Mbassa Ndine reconnaît que certaines zones, comme Bonendale, restent très dégradées malgré des interventions répétées. « Nous avons versé des tonnes de pouzzolane et de gravier il y a deux mois, mais l’eau a tout emporté », déplore-t-il en ajoutant qu’une cartographie complète des points noirs de la chaussée a été réalisée avec les services techniques de la CUD. Objectif : traiter tous les secteurs critiques d’ici fin août ou début septembre.
Par ailleurs, une dizaine de projets de délibération ont été examinés durant les travaux préparatoires. Amendés en tenant compte des suggestions des conseillers, ces projets visent à optimiser l’action municipale dans des domaines variés, en cohérence avec les priorités du moment. En outre, la municipalité de Douala maintient ses ambitions tout en composant avec des variables économiques imprévisibles et des contraintes structurelles fortes. « Nous cherchons des pistes d’actions concrètes pour rattraper les retards, aussi bien en recettes qu’en dépenses », a affirmé le super maire.
Hélène Tientcheu

