Crise du médicament en Afrique: Un défi urgent à relever

Entre ruée vers les médicaments de la rue, non-respect des normes de distribution… le continent noir est confronté à un ensemble de contraintes qu’il urge de relever afin de sauver des milliers de vies.

Le constat est clair : l’Afrique fait face à une crise du médicament, mettant en péril la santé des milliers de personnes. Le premier défi majeur à relever, face à cette triste réalité est l’accès aux médicaments. En effet, dans de nombreux pays africains, les systèmes de santé sont fragiles et les infrastructures médicales insuffisantes. Cela pousse de nombreux patients à se tourner vers les marchés informels où les remèdes sont souvent de mauvaise qualité, périmés ou contrefaits. Selon l’Organisation mondiale de la Santé(OMS), près de 30% des médicaments vendus dans certains pays d’Afrique subsaharienne sont des faux. Une situation, qui en dehors de mettre en danger la vie des patients, contribue en outre à l’émergence de résistance aux antibiotiques et à d’autres traitements.

La deuxième problématique concerne le non-respect des normes de distribution. Sur le continent, les chaines d’approvisionnement des médicaments sont souvent mal gérées, ce qui entraine des ruptures de stocks et une distribution inégales des médicaments. De plus la mauvaise conservation des produits pharmaceutiques, due à des infrastructures inadaptées, compromet leur efficacité. En effet, au lieu d’être entreposé dans des conditions spécifiques, ils sont dans de nombreux cas exposés à des températures extrêmes ou à l’humidité. Toute chose qui altère leur composition.

Pour le reste, le manque de contrôle sur les importations de médicaments constitue en outre un facteur aggravant. Les réglementations en matière d’importation sont souvent laxistes, permettant entre autres, l’entrée sur le marché de produits non conformes.

Pour faire face à tous ces défis et bien d’autres, plusieurs pistes de solutions peuvent être envisagées. Tout d’abord, il est crucial de renforcer la réglementation contre les faux médicaments. Les gouvernements doivent à cet effet adopter des lois strictes et mettre en place, des systèmes de traçabilité permettent de garantir l’authenticité des produits pharmaceutiques. Des campagnes de sensibilisation doivent être menées sur les dangers des médicaments de la rue et il est crucial d’inciter les populations à se tourner vers les sources fiables.

Ensuite, la mutualisation des ressources de contrôle est essentielle. Les pays africains doivent collaborer pour partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques en matière de régulation du secteur pharmaceutique. La création des agences régionales de régulation pourrait permettre d’harmoniser les normes et d’améliorer la surveillance des importations. En même temps, des partenariats avec les organisations internationales, telles que l’OMS pourrait renforcer les capacités des autorités locales.

Enfin, la production au niveau national de médicaments doit être encouragée. Investir dans l’industrie pharmaceutique locale permettrait alors, non seulement de réduire la dépendance vis-à-vis des importations, mais aussi de créer des emplois et de stimuler l’économie. Les Etats gagneraient mettre en place des incitations fiscales et des subventions pour soutenir des entreprises pharmaceutiques nationales et favoriser la recherche et le développement de nouveaux traitements, adaptés aux besoins spécifiques des populations africaines. Aussi, les autorités sanitaires se doivent de renforcer leurs capacités de contrôle pour s’assurer que seuls les médicaments sûrs et efficaces parviennent aux patients. Tout ceci nécessite une coopération étroite entre les gouvernements, les agences de régulation et les organisations internationales.

Julien Efila

 

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