Coupures d’électricité au Cameroun : L’Asicom interpelle le ministre de l’Énergie

Dans un communiqué daté du 02 avril 2025, l’association internationale des consommateurs (Asicom) dénonce avec fermeté les coupures d’électricité récurrentes qui frappent le Cameroun, en dépit de la présence de nombreux barrages hydroélectriques sur le territoire.
L’Association internationale des consommateurs (Asicom) juge « incompréhensible » le silence du ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, face aux coupures intempestives d’électricité qui détériorent gravement les conditions de vie des citoyens. À Douala en particulier, plus un jour ne passe sans que certains quartiers ne soient plongés dans le noir. De Bonabéri à Akwa, en passant par Bépanda, Deïdo ou encore Logbaba, les habitants subissent quotidiennement les affres des coupures d’électricité, souvent sans préavis. Une situation devenue quasi chronique qui suscite colère, frustration et inquiétude parmi la population. S’appuyant sur cette réalité, l’association souligne dans son message que les « consommateurs camerounais subissent les conséquences de ces coupures, qui les obligent à recourir à des solutions alternatives coûteuses et souvent dangereuses, telles que les groupes électrogènes et les bougies ». Les répercussions sont multiples.
Entre autres la détérioration des appareils électroménagers, interruption des activités économiques, insécurité nocturne croissante, sans oublier la dégradation de la qualité de vie. « On travaille avec des machines à coudre électriques. Dès qu’il n’y a plus de courant, tout est bloqué. « On perd de l’argent chaque jour », confie Kongni Sonita, couturière. Ces conséquences alarmantes ne passent pas inaperçues aux regards de l’association internationale des consommateurs et celle-ci ne se contente pas de protester, elle exige des actions concrètes et immédiates. « Il est urgent que le ministre prenne la parole pour expliquer les raisons de ces coupures et présenter des solutions concrètes pour y remédier », peut-on lire. Notamment des explications claires et transparentes sur les véritables causes des coupures. La présentation d’un plan d’action concret, avec des mesures précises pour garantir une alimentation électrique stable et fiable. Des mesures de compensation à l’égard des consommateurs lésés, sous forme d’indemnisations ou de réductions tarifaires.
L’Asicom affirme sa détermination à défendre les droits des consommateurs camerounais et attend des réponses claires et publiques du ministre. « Il est temps de passer des discours aux actes », conclut le communiqué. En rappel, la production d’électricité se répartissait en 2014 en 73 % d’hydroélectricité, 1 % de biomasse et 26 % de combustibles fossiles (pétrole 12,8 % et gaz naturel 12,9 %). En 2015, le Cameroun se classait 121e en termes de puissance installée avec 1 545 MW et 114e en termes de production annuelle avec 6,61 milliards de kWh. Le niveau d’électrification était de 55% en 2013 (88% dans les villes et 17% dans les zones rurales). En 2023, le secteur de l’hydroélectricité au Cameroun s’est enrichi d’une nouvelle société, la Kikot Hydro Power Company (Khpc), qui a été lancée 25 septembre avec, pour objectif, de construire un nouveau barrage hydroélectrique à l’horizon 2030.
Charles Totchum