Contestations post-électorales: Le gouvernement met en garde contre toute tentative d’insurrection
À quelques heures de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre dernier, Paul Atanga Nji, dans un communiqué radio-presse, rappelle que la République ne tolérera aucun désordre, ni remise en cause violente de l’ordre public.
Le ton est ferme, sans ambiguïté. Alors que le pays retient son souffle en attente de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, le ministre de l’Administration territoriale( Minat), Paul Atanga Nji, est monté au créneau pour adresser un avertissement solennel à l’endroit de toute tentative d’insurrection.
Dans un communiqué radio-presse largement diffusé sur l’ensemble du territoire national, ce 21 octobre, le membre du gouvernement a affirmé que l’État ne tolérera aucune tentative d’insurrection ni d’atteinte à l’ordre public. Rappelant à tous les citoyens que « cette période requiert du sang-froid, du civisme et un attachement indéfectible à la paix et à l’unité nationale », le gouvernement se dit être prêt à réagir avec rigueur contre toute atteinte à l’ordre public.
L’État réaffirme ainsi sa détermination à préserver la paix, la stabilité et l’intégrité du territoire national, tout en appelant les citoyens à se désolidariser de toute entreprise subversive. « Le Cameroun est un État de droit, fort et indivisible », peut-on lire dans le communiqué parvenu à notre rédaction.
Ce message sonne comme un rappel à l’ordre pour les partisans d’une contestation violente des résultats à venir. Car, si le scrutin présidentiel s’est globalement déroulé dans un climat apaisé, l’après-présidentielle est caractérisée par la multiplication d’actes de provocation, de désinformation et d’incitation aux troubles, orchestrés, selon le gouvernement, par des agitateurs opérant depuis l’étranger, mais également par des relais locaux infiltrés dans les mouvements sociaux.
C’est dans ce contexte que plusieurs interpellations ont par exemple eu lieu à Garoua, dans le Nord. Des individus ont été appréhendés pour incitation à la révolte et tentative d’insurrection. Parmi eux, vingt personnes seront déférées devant les tribunaux militaires, tandis que d’autres mis en cause, liés à des actes criminels graves, ont été transférés à Yaoundé pour les besoins des enquêtes en cours. Ces arrestations, selon le ministre, illustrent la volonté du gouvernement de ne laisser aucune zone de non-droit prospérer dans le pays.
À quelques heures d’une étape cruciale de la vie démocratique nationale, le message gouvernemental apparaît alors comme une stratégie de dissuasion, destinée à prévenir tout scénario de chaos post-électoral, à l’instar de ceux connus dans d’autres pays de la sous-région.
Pour l’heure, le Conseil constitutionnel poursuit l’examen des derniers recours et devrait proclamer les résultats définitifs le 23 octobre. En attendant, l’État camerounais affirme maintenir un dispositif sécuritaire renforcé sur toute l’étendue du territoire, prêt à préserver l’ordre républicain contre toute tentative de basculement.
Par Julien Efila

