Consommation des ménages: L’inflation s’établit à 3,2% à fin juin

Ce taux revient progressivement vers la norme communautaire fixée dans la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, selon la note de conjoncture publiée le 22 juillet dernier par l’Institut national de la statistique.

Par rapport au mois de mai 2025, les prix à la consommation des ménages au Cameroun ont augmenté de 0,3%, après une progression de 0,2% le mois précédent. Cette légère accélération, explique une récente note de l’Institut national de la statistique (INS), s’inscrit dans la continuité de la tendance haussière amorcée depuis février 2025. La hausse mensuelle est principalement tirée par une augmentation de 0,5% des prix des produits alimentaires et de 0,6% des coûts de la composante « logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles ».

En revanche, les prix dans la catégorie « loisirs et culture » ont enregistré une légère baisse de 0,1%, atténuant marginalement l’augmentation globale. La hausse des prix des produits alimentaires résulte en grande partie de la hausse des prix des légumes, ainsi que des poissons et fruits de mer. Parmi les légumes, ce sont notamment les tubercules et plantains (banane plantain, macabo, igname, patate douce, taro), les légumes frais en fruits ou en racines (comme les oignons), ainsi que les légumes secs et oléagineux (arachides décortiquées, graines de courge décortiquées, haricot sec) qui ont le plus contribué à cette progression.

En glissement annuel, l’inflation s’établit à 3,2% en juin 2025, contre 3,3% en mai ; marquant ainsi le cinquième mois consécutif de ralentissement. En moyenne sur les douze derniers mois, le taux d’inflation s’établit à 4,1%, soit une baisse de près de 1,6 points de pourcentage par rapport au niveau observé en juin 2024. Ce niveau demeure néanmoins supérieur au seuil de convergence de 3% fixé dans la zone CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Cette inflation reste principalement tirée par la hausse des prix des produits alimentaires (6,5%) et des coûts de transport (7,4%), qui représentent les deux postes les plus importants dans les dépenses de consommation finale des ménages. Suivant les régions, les taux d’inflation varient considérablement d’une région à l’autre, allant de 2,2% à Bertoua, à 5,9% à Maroua. Les villes les moins touchées sont Bertoua (2,2%) Garoua (3,0%) et Ngaoundéré (3,4%) tandis que les plus touchées sont Maroua (5,9%), Bamenda (4,9%), Buea (4,4%), Douala (4,3%), Bafoussam (4,2%) et Ebolowa (4,1%). Ces disparités régionales s’expliquent principalement par des variations dans les coûts de transport, la disponibilité des produits, ainsi que par les particularités des chaînes d’approvisionnement propres à chaque zone géographique.

Le taux d’inflation sous-jacent1 se situe à 2,6%, indiquant que la dynamique inflationniste actuelle ne se limite pas aux seules variations des prix des produits frais ou de l’énergie. Elle traduit également des hausses dans d’autres composantes du panier de consommation. Néanmoins, les prix des produits frais continuent d’augmenter, avec une progression de 11,3%, tandis que les prix de l’énergie ont flambé de 5,8%. Suivant l’origine des produits, l’inflation est davantage interne, portée par la hausse des prix des biens et services produits localement. En effet, les prix des produits locaux ont enregistré une progression de 4,3%, contre une augmentation de 3,5% pour les produits importés. Cette configuration laisse entrevoir une pression inflationniste alimentée par des facteurs internes, tels que la hausse des coûts de production, les tensions sur l’offre locale ou encore une demande intérieure soutenue.

Maixent Fegue

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