Consignations conventionnelles : La Sic transfère près de 500 millions à la Cdec

La signature du procès-verbal de transfert de ces fonds dévolus à la Caisse des dépôts et consignations (Cdec), marquant une étape importante dans la gestion des cautions d’habitat au Cameroun, s’est tenue le 19 février à Yaoundé.
482 394 249 F CFA, c’est le montant global récemment transféré par la Société immobilière du Cameroun (Sic) à la Caisse des dépôts et consignations (Cdec) à l’occasion d’une séance de travail. Ce transfert, qui s’inscrit dans le cadre des consignations conventionnelles, a été officialisé par la signature d’un procès-verbal, permettant ainsi de constater le transfert partiel des fonds de caution d’habitat ainsi que des données et informations y relatives.
Dans le détail, la Sic a actualisé la déclaration des cautionnements constitués par 1 763 clients inactifs (locataires partis), soit 157 436 163 F CFA versés à la Cdec pour cette catégorie de clients. À cela s’ajoute le transfert ordonné de 324 958 086 F CFA le 17 février dernier, représentant les cautions des clients actifs. Ces opérations visent à assurer une meilleure gestion des fonds de caution et à renforcer la transparence dans les transactions liées à l’habitat social au Cameroun.
Pour Richard Evina Obam, le directeur général de la Cdec, cette opération rentre dans la catégorie des consignations conventionnelles prévues par la loi. C’est pourquoi il a profité de l’occasion pour appeler d’autres acteurs entrant dans cette catégorie de cautionnement à emboîter le pas à la Sic, notamment les opérateurs de l’électricité, de l’eau, de la téléphonie et d’autres opérateurs de l’État. Il a également lancé un appel à ceux qui détiennent des ressources à transférer à la Cdec, que ce soit les consignations judiciaires, administratives, etc., en prenant exemple sur la Sic.
Cependant, le DG a reconnu que le processus d’opérationnalisation de la Cdec fait face à de nombreuses résistances, notamment du secteur bancaire, où des malentendus persistent.
Prenant la parole à son tour, le directeur général de la Sic, Ahmadou Sardaouna, a souligné l’importance de cette opération pour le bras séculier de l’État en matière de construction de logements sociaux au Cameroun, qui non seulement se conforme à la législation en vigueur, mais cherche également à mener une opération marketing. « Dans plusieurs pays, les caisses de dépôts et consignations ont prouvé leur efficacité dans le financement des logements sociaux. C’est la raison pour laquelle nous nous allions à la Cdec pour faire ce que l’État a demandé », a-t-il déclaré.
Pour la Sic, ce transfert de fonds s’avère être une étape cruciale pour renforcer la confiance des clients et des partenaires dans la gestion des cautions d’habitat. En s’alignant sur les exigences légales et en adoptant des pratiques transparentes, la Sic espère non seulement améliorer son image, mais aussi attirer de nouveaux clients et investisseurs.
En janvier 2023, le gouvernement camerounais a mis en marche sa Caisse des Dépôts et Consignations, un établissement public spécifique qui possède la personnalité juridique et l’indépendance financière. Sa création est le résultat de la loi n°2008/003 du 14 avril 2008 concernant les dépôts et consignations, et son organisation découle du décret n°2011/105 du 15 avril 2011. Selon les priorités établies par le gouvernement, ce nouvel intervenant dans le contexte institutionnel et financier du Cameroun est censé participer au financement du développement économique du pays via des structures spécialisées. La CDEC, agissant pour le bien commun, se propose d’être un investisseur à long terme dans les domaines essentiels de l’économie du Cameroun, apportant son soutien aux institutions financières traditionnelles.
Par Julien Efila