Conflit Cdec-Cobac: Etoudi tape du poing sur la table

Suite à une sortie du secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, un cadre de réflexion a été mis sur pied, le 07 août dernier par le gouverneur de la Beac, Président de la Cobac, afin de mieux encadrer les activités des Caisses des Dépôts et Consignations.
L’on s’achemine inexorablement vers le bout du tunnel dans le conflit qui oppose la Caisse des Dépôts et Consignations (CDEC) depuis le 11 juillet 2024, suite à la décision de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) ordonnant aux banques de suspendre le processus de transfert des avoirs en déshérence à la CDEC. Le conflit né de cette décision du Secrétaire général de la COBAC est parvenu à son paroxysme au point de nécessiter l’intervention du la Présidence de la République du Cameroun, via une correspondance signée du SGPR, Ferdinand Ngoh Ngoh, en date du 01 août 2024, relayant les Hautes instructions du chef de l’Etat adressées au ministre des Finances, Louis Paul Motaze.
Les « Hautes instructions » du Président de la République sont claires, poursuivre le processus de transfert des fonds en direction de la CDEC : « j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir inviter la Cobac à rapporter sa décision du 11 juillet 2024 relative à la suspension du processus de transfert des avoirs en correspondance déshérence, et d’axer ses réflexions sur d’éventuelles activités bancaires résiduelles, susceptibles d’être exercées par les Caisses des dépôts et consignations, lorsqu’elles n’ont pas créé des filiales à cet effet », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh.
Face à cet imbroglio, le Gouverneur de la BEAC, en sa qualité de Président de la COBAC, a décidé de renouer les fils du dialogue en convoquant la réunion de travail du 07 août 2024 à Yaoundé avec le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, entouré de l’ensemble des membres de son gouvernement. Objectif ? « Apaiser les tensions liées au transfert des avoirs en déshérence et des comptes inactifs vers la CDEC, et à préserver la stabilité financière de la CEMAC ».
Supervision bancaire
Les discussions au cours de cette rencontre ont porté sur « les divergences d’interprétation des textes régissant la gestion des dépôts et consignations au Cameroun, notamment en ce qui concerne les avoirs en déshérence et les comptes inactifs ». Occasion offerte au Gouverneur, Président de la COBAC de « rappeler la nécessité d’harmoniser le cadre réglementaire de la supervision bancaire au sein de la CEMAC, afin de mieux encadrer les activités des Caisses des Dépôts et Consignations ».
La démarche du Gouverneur de la BEAC s’inscrit dans le cadre de recherche des solutions durables, ainsi qu’il l’a lui-même martelé. C’est dans ce sens qu’il a été décidé de constituer un groupe de travail piloté par la BEAC, regroupant l’ensemble des parties prenantes (BEAC, COBAC, CDEC, APECCAM). La mission assignée à ce groupe de travail consiste à « identifier des pistes de convergence et de formuler des recommandations concrètes pour lever les obstacles et renforcer la confiance des acteurs de la place financière ».
Satisfécit du côté de la CDEC dont le Directeur Général de la CDEC a réaffirmé « l’engagement de son institution à collaborer étroitement avec les autres parties prenantes pour parvenir à un consensus ». Au final, la rencontre entre la CDEC et la BEAC aura comblé les attentes de l’ensemble des participants qui ont « réitéré l’importance primordiale de préserver la stabilité du système financier de la CEMAC et se sont engagés à poursuivre le dialogue dans un esprit de coopération ».
Une bonne nouvelle pour la jeune Caisse des dépôts et consignations du Cameroun et son Directeur général qui verront le processus de transfert vers la CDEC des fonds en déshérence prendre un coup d’accélérateur dans les prochains jours, une fois gommés les malentendus nés de la suspension par le SG de la Cobac d’un processus qui avait déjà pris son envol.
Evariste Menounga