Compétitivité des PME/TPE: Vers la validation d’une charte de contenu local

Les 04 et 05 décembre 2024, Douala a accueilli un atelier réunissant des acteurs publics et privés pour finaliser une charte de contenu local destinée à renforcer la compétitivité des PME et TPE camerounaises face à la concurrence internationale.
Organisé par la Bourse de sous-traitance et de partenariat du Cameroun (Bstp), en collaboration avec des partenaires comme l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (Onudi), cet événement visait à finaliser et valider une charte de contenu local destinée à soutenir les petites entreprises face à la concurrence internationale.
Le directeur exécutif de la Bstp, Evariste Yameni, a rappelé que cet atelier s’inscrit pleinement dans les missions assignées par les pouvoirs publics et le consortium de partenaires privés de la Bstp. Selon lui, après une analyse approfondie de l’écosystème réglementaire, de ses faiblesses et des obstacles à l’émergence des PME locales, il a été conclu que « disposer d’une charte de contenu local validée, puis la promouvoir et en assurer l’application est la meilleure approche pour accompagner le développement des PME et TPE ».
Lors de l’ouverture de l’atelier, il a souligné la richesse des expertises réunies et l’importance d’un tel moment de collaboration. « Un travail préalable a été effectué et nous sommes maintenant à un stade où ce projet sera enrichi par vos contributions pour aboutir à un document final de haute qualité », a-t-il déclaré.
Joseph Tchana, Secrétaire général du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmesa), a détaillé l’objectif principal de l’atelier : permettre aux PME et TPE de résister à la concurrence internationale dans un monde de plus en plus globalisé. « Il est crucial de préserver notre tissu économique en donnant aux entreprises locales les moyens de se défendre contre une concurrence parfois déloyale », a-t-il souligné, insistant sur l’importance de doter ces entreprises de ressources légales pour leur permettre de naviguer dans un environnement compétitif.
L’atelier a réuni des participants de divers horizons, et l’objectif était de garantir que la charte soit le reflet d’un consensus et réponde aux attentes des différentes parties prenantes. « Nous voulons que le document final soit pertinent, soutenu par l’ensemble des acteurs concernés et qu’il bénéficie de l’adhésion des pouvoirs publics pour sa mise en œuvre », a ajouté Joseph Tchana.
Selon Rodrigue Raoul Zuchuon, représentant du directeur pays de l’OIT, l’atelier ne marque pas la fin du processus, mais plutôt une étape décisive. « Une fois cette charte validée, il faudra sensibiliser et inciter les acteurs à la signer et à la respecter ». Il a ajouté que la charte pourrait à terme s’intégrer dans un cadre législatif plus large sur la promotion du contenu local, à travers les différents codes régissant les secteurs gazier, minier, et des marchés publics. Une telle législation pourrait permettre de formaliser la notion de « champions nationaux », que le gouvernement pourrait alors promouvoir de manière proactive.
Hélène Tientcheu