Collecte ordures: 16 milliards pour assainir la ville de Yaoundé
Ce nouveau contrat signé entre la Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) et la société Thychlof SARL, s’inscrit dans une logique d’optimisation des coûts et de qualité de service, dans le but de répondre aux doléances des populations qui dénoncent fréquemment l’accumulation des déchets dans les quartiers.
La Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY) a attribué à la société Thychlof SARL un marché de gré à gré d’une valeur de 16 milliards de franc CFA pour la collecte des ordures ménagères au sein de la capitale camerounaise. Le contrat intervient dans un contexte où la gestion des déchets s’avère être un défi majeur pour Yaoundé, tant du point de vue de la fréquence de collecte que des capacités logistiques des prestataires. Thychlof est désormais responsable de l’enlèvement des déchets dans certains arrondissements de Yaoundé, selon les termes définis par la CUY. Le montant de 16 milliards Fcfa reflète l’importance et la complexité du service attendu, notamment en termes de personnel, de matériel (camions, équipements de ramassage) et de logistique.
Ce nouveau contrat s’inscrit dans une logique d’optimisation des coûts et de qualité de service, dans le but de répondre aux doléances des populations qui dénoncent fréquemment l’accumulation des déchets dans les quartiers. Malgré ce nouveau contrat, l’efficacité de la collecte reste mise en question. Plusieurs quartiers de Yaoundé 3, par exemple, continuent de souffrir de la prolifération des ordures dans les rues, des points de collecte insuffisants, ou du retard dans le ramassage.
Des insuffisances ont été signalées chez Thychlof : manque de matériel, effectifs limités, et difficultés dans les paiements des indemnités pour certains agents. Ces lacunes réduisent la capacité opérationnelle de l’entreprise. Pour améliorer la situation, des experts recommandent une augmentation du financement alloué à la collecte des déchets, afin de couvrir non seulement les contrats existants mais aussi les déchets non pris en compte actuellement. Il est aussi suggéré de renforcer les mécanismes de passation des marchés, notamment en favorisant les appels d’offres publics transparents, pour garantir la fiabilité et la compétence des prestataires.
Tranches conditionnelles
Cette décision fait suite à l’appel d’offres international lancé en urgence en juin 2024 pour quatre lots. Le lot 3, estimé à plus de 16 milliards de FCFA, avait été déclaré infructueux, ouvrant la voie à ce gré à gré. Les trois autres lots avaient été remportés par Hygiène et Salubrité du Cameroun (Hysacam) pour un montant global supérieur à 45 milliards de FCFA.
Selon Investir au Cameroun, Thychof est actuellement en phase de mobilisation après réception de son ordre de service, qui autorise le démarrage officiel de l’exécution du marché. L’entreprise négocie notamment un financement bancaire de 3 milliards de FCFA auprès d’un établissement local, destiné à l’acquisition de matériel roulant en Chine pour remplir son cahier des charges. « La durée des prestations est de cinq ans, dont un an pour la tranche ferme et quatre ans pour les tranches conditionnelles d’un an chacune », précise l’appel d’offres de juin 2024.
Cette attribution intervient dans un contexte de crise chronique de gestion des déchets à Yaoundé. L’explosion démographique, l’incivisme d’une partie de la population et l’insuffisance des financements publics compliquent la situation. Si l’État prend en charge environ 85 % des coûts, contre 15 % pour les communes et communautés urbaines, les retards de paiement pèsent régulièrement sur la trésorerie des prestataires. Le ministre de l’Habitat et du Développement urbain avait lancé les États généraux sur la gestion des déchets urbains, pour analyser collectivement les causes de l’insalubrité et proposer des solutions durables. Malgré ces initiatives, le problème persiste, notamment à Yaoundé, où la prolifération des dépotoirs publics menace la santé des populations.
EM
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