Ciment : Production de 500 000 tonnes en vue pour EGIN SA

Le cimentier qui verra ainsi son tonnage annuel passer du simple à plus du double, table sur un appui financier de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), le deuxième consécutif en l’espace de quatre années.
La Société camerounaise Entreprise générale industrielle SA (EGIN SA) portera bientôt sa production annuelle de ciment à 500 000 tonnes, rejoignant ainsi les six autres cimenteries productrices de ciment au Cameroun. Située dans la zone industrielle du port de Douala, ENGIN SA verra sa production passer du simple à plus du double, soit de 200 000 tonnes à 500 000, grâce à un appui financier de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale. Il s’agira là du deuxième financement consécutif de la Bdeac, en l’espace de quatre années, dont bénéficiera le petit poucet du secteur, à côté des mastodontes comme Cimencam avec ses 2,3 millions de tonnes annuelles ou Dangote Cement dont la capacité de production est de 1,5 million de tonne par an.
L’annonce de ce nouveau financement est contenue dans le rapport 2023 de l’Institution bancaire sous-régionale, qui précise qu’il s’agit d’un apport financier rentrant dans le cadre d’un projet d’extension des capacités de production de ENGIN SA. Le rapport indique clairement que « au titre des secteurs de l’industrie et de l’agro-industrie, quatre projets structurants ont été financés pour un montant total de 11,1 milliards de Fcfa. Le premier projet concerne extension de la cimenterie EGIN SA au Cameroun. Il s’agit de porter sa capacité de production de 200 000 à 500 000 tonnes par an, ainsi que ses capacités de stockage. Ce projet d’envergure, évalué à 19 milliards de FCFA, permettra de produire un ciment de qualité supérieure à un coût compétitif, afin de répondre à la demande soutenue du marché camerounais ».
Fort de ce doublement salutaire des capacités de production de la cimenterie, l’entreprise parie sur la sortie de l’ombre de son produit phare, le ciment 42.5 de la marque « Lion » d’EGIN SA et qu’il soit désormais plus visible dans les quincailleries du pays et pourquoi pas de la sous-région. En réalité la marque est officiellement produite à Douala depuis 2017, selon les déclarations faites en son temps par ses promoteurs, mais demeure peu visible sur le marché local.
Cimentier légendaire
Une absence sur le marché qui trouve son fondement dans la capacité de production du reste très faible de cette cimenterie, qui fait figure de petit poucet à côté des géants du marché camerounais du ciment que sont : le légendaire cimentier Cimencam qui caracole en tête dans le classement des six premiers producteurs locaux avec ses 2,3 millions de tonnes annuelles, grâce à sa nouvelle ligne à Figuil. Vient ensuite Dangote Cement avec ses 1,5 million de tonnes ; le cimentier Cimaf se classe 3e qui vient de porter sa production annuelle à 1,5 million de tonnes, après l’extension de son usine à Douala. Viennent ensuite le cimentier Mira Co avec ses 1,5 million de tonnes grâce à sa nouvelle ligne mise en service en juin 2022), en 5e position arrive le cimentier Cimpor avec son 1 million de tonnes et le cimentier Medcem avec ses 600 000 tonnes. Avec ses 500 000 tonnes projetées par an, le petit poucet ENGIN SA fera bientôt son entrée dans ce classement pour se positionner comme 7e producteur.
Malgré le blackout entretenu à dessein par la Bdeac sur le montant exact de ce nouveau financement, il appert que dans le cadre de son Plan stratégique 2017-2022, la Bdeac avait déjà approuvé en 2019, puis confirmé en 2020, un financement de 3,5 milliards de FCFA pour EGIN SA. Le top management de l’institution bancaire sous-régionale se justifiait en parlant d’un accompagnement de cette entreprise en vue d’augmenter sa capacité de production installée de 100 000 à 300 000 tonnes par an, afin de mieux répondre à la demande croissante de ciment sur le marché camerounais.
Rappelons que ENGIN SA bénéficie des avantages de la loi de 2023 qui permet aux investisseurs privés de bénéficier d’exonérations fiscales et douanières pendant des périodes allant de 5 à 10 ans.
EM