Ciment : Objectif, porter la production à 13 millions de tonnes

L’entrée en production dans quelques mois de trois nouvelles cimenteries d’une capacité totale de 4,3 millions de tonnes détenues par des investisseurs chinois, permettra au Cameroun de combiner ce surplus aux 8,4 millions de tonnes disponibles actuellement sur le marché local pour porter à 12,7 millions sa capacité totale de production.

Le Cameroun table désormais sur une production de 12,7 millions de tonnes annuellement, à la faveur de la construction et de l’entrée en production annoncée de trois nouvelles cimenteries dans la ville d’Édéa, région du Littoral. L’annonce a été faite récemment par le ministre par intérim de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, alors qu’il visitait trois cimenteries et deux carrières dans le département de la Sanaga-Maritime.

 

Les trois unités de production qui ont la particularité d’être détenues par des investisseurs chinois suscitent beaucoup d’espoir. Et pour cause, elles permettront à coup sûr d’atteindre deux objectifs majeurs : couvrir non seulement la demande nationale estimée à 8 millions de tonnes, mais aussi conquérir les marchés extérieurs. Avec en ligne de mire une baisse significative des prix sur le marché en raison d’une offre qui s’annonce largement supérieure à la demande du marché local.

 

Ce d’autant plus que malgré l’augmentation des capacités de production observée jusqu’ici, le prix du sac de ciment de 50 kg reste élevé, oscillant entre 5 100 FCFA et 5 300 FCFA dans les grandes villes comme Douala et Yaoundé. Les producteurs et le gouvernement justifient ces prix par les coûts élevés liés à l’importation du clinker, un composant essentiel dans la fabrication du ciment.

Fin de monopole

La première cimenterie, Sino Africaine (Sinafcim), est implantée à Eboka, une localité située dans le département de la Sanaga Maritime, région du littoral. D’une capacité de production projetée de 1 million de tonnes par an, elle se trouve actuellement en chantier et emploie 200 personnes, dont 90 % de Camerounais. Sa première production est prévue pour avril 2025.

La deuxième unité de production chinoise est Central Africa Cement (CAC). En activité depuis quelques mois, elle produit 1,5 million de tonnes par an et emploie une centaine de personnes sur les 200 prévues. La troisième cimenterie, Yousheng Cement, est en construction sur les rives du fleuve Dibamba, près de Douala. Elle vise une capacité de production annuelle de 1,8 million de tonnes.

Sauf retard de calendrier, l’inauguration officielle des trois unités est prévue pour juillet 2025. Leur production combinée de 4,3 millions de tonnes s’ajoutera aux 8,4 millions de tonnes actuellement produites au Cameroun, portant ainsi la capacité totale du pays à 12,7 millions de tonnes d’ici la fin de l’année.

Une nouvelle ère s’ouvre avec l’avènement de ces trois nouvelles cimenteries porte à neuf le nombre total d’unités de production au Cameroun. Dans un contexte marqué par la fin d’un monopole de plus d’une décennie des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale de Lafarge Holcim Maroc Afrique (LHMA) et l’avènement de la libre concurrence entre les différents acteurs opérant dans le secteur.

En effet, Cimencam, qui avait dominé le marché pendant 48 ans avec aujourd’hui une capacité de 2,5 millions de tonnes, a vu son hégémonie contestée par l’arrivée de Dangote Cement Cameroun en 2015. D’autres cimentiers aujourd’hui solidement implantés, ont depuis lors rejoint le marché, notamment le Marocain Cimaf (1,5 million de tonnes), le Turc Medcem (600 000 tonnes), Mira Company (1,5 million de tonnes) et le Portugais Cimpor (1 million de tonnes).

EM

 

 

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