Cemac/Uemoa: Vers une meilleure harmonisation des statistiques

Les travaux de l’atelier consacré au volet prix de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages dans les pays membres de l’Uemoa et de la Cemac ont débuté à Douala, lundi 27 janvier 2025. L’événement se poursuit jusqu’au 31 janvier, avec pour objectif de renforcer l’harmonisation des données socioéconomiques dans les deux régions.

Cet atelier pour l’harmonisation des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre se tient dans le cadre des Projets d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (Phasaoc). Cette initiative conjointe de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), soutenue par la Banque mondiale, vise à renforcer les capacités statistiques des États membres tout en facilitant la comparaison des données économiques et sociales dans la région.

L’événement, selon Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Cemac, s’inscrit dans la continuité d’une dynamique de coopération régionale. Il a souligné l’importance de cet atelier qui permet de valider les outils techniques de l’édition 2025/2026 de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm), un projet clé pour l’Uemoa et la Cemac. « Nous devons examiner et valider les outils du volet prix de l’enquête, une démarche fondamentale pour garantir la qualité et la pertinence des données recueillies », a-t-il expliqué. Ces enquêtes, selon lui, sont des sources essentielles de données socioéconomiques permettant de suivre les politiques de développement et d’améliorer la gouvernance dans les pays concernés.

Le président de la Commission de la Cemac a ajouté que les résultats de ces enquêtes sont indispensables pour la rationalisation des politiques économiques et sociales. À l’issue de l’atelier, les méthodologies de collecte des données pour le volet prix, le calendrier des travaux et la version régionale du questionnaire des prix seront validés. « Les experts des Instituts Nationaux de Statistiques seront ainsi prêts à adapter et implémenter ces outils dès le deuxième semestre 2025 », a précisé Baltasar Engonga Edjo’o.

Identifier d’autres domaines de collaboration

Cette démarche s’inscrit également dans un processus plus large de coopération renforcée entre la Cemac et l’Uemoa. Lors de sa session extraordinaire en décembre 2024, la Conférence des Chefs d’État de la Cemac a réaffirmé la nécessité de produire et de diffuser régulièrement des données budgétaires, économiques et financières fiables. Cette initiative vise à renforcer la surveillance multilatérale et à appuyer les politiques économiques et monétaires dans la région.

L’atelier en cours représente ainsi une étape clé pour la mise en œuvre du Programme Statistique sous-régional, soutenu par les chefs d’État des deux zones d’intégration. Les experts se sont réunis pour valider les outils techniques de l’enquête sur les conditions de vie des ménages, un projet essentiel pour fournir des indicateurs fiables sur la pauvreté, l’éducation, l’emploi, l’eau, l’assainissement, la sécurité alimentaire, et bien d’autres dimensions du bien-être des populations.

La Banque mondiale rappelle que les données collectées grâce à ces enquêtes seront cruciales pour l’élaboration de politiques visant à réduire la pauvreté et à améliorer le bien-être des populations. Ces informations alimenteront notamment les stratégies visant à renforcer les conditions de vie dans les pays africains. Mahamadou Gado, Commissaire en charge du Département des Politiques économiques et de la fiscalité intérieure à l’Uemoa, a également souligné l’importance de cette coopération régionale, tout en précisant que la Commission de l’Uemoa a été instruite d’identifier d’autres domaines de collaboration entre la Cemac et l’Uemoa pour renforcer les liens entre les deux zones d’intégration.

Ce projet statistique est le fruit d’un processus de longue haleine débuté en 2016 avec le Programme d’harmonisation des enquêtes sur les conditions de vie des ménages (Phecvm), qui a démarré avec huit pays de l’Uemoa. Au fil des années, le programme s’est élargi pour inclure plusieurs autres pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique de l’Est, ainsi que de la région de la Cemac. Aujourd’hui, le Phasaoc regroupe 18 pays africains, dont certains participent déjà à la troisième vague de l’enquête Ehcvm.

L’atelier constitue ainsi une avancée importante pour la consolidation de la coopération régionale et la mise en place d’un système statistique robuste, essentiel pour le suivi des politiques de développement et la prise de décisions éclairées en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Hélène Tientcheu

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