CDC: 10 400 tonnes de bananes exportées en fin mars 2025

La Cameroon Development Corporation (CDC) réalise sa meilleure performance depuis 7 ans, une véritable prouesse selon les données révélées par l’Association bananière du Cameroun.

La Cameroon Development Corporation vient de pulvériser un record en exportant 10 400 tonnes de bannes au premier trimestre 2025, du jamais vu depuis 2018 ; une performance inédite saluée par les analystes de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Et de fait, cette unité agro-industrielle publique qui exploite l’hévéa, le palmier à huile et la banane dans les régions du Sud-Ouest et du Littoral du pays, n’avait plus réalisé pareille performance depuis sept ans. Un regain de vitalité dans la production qui s’analyse comme un nouveau départ au terme de près d’une décennie de contreperformances dues à la crise sociopolitique qui secoue les deux régions anglophones du pays depuis 2016.

En effet, selon les données mensuelles de l’Assobacam, la dernière fois que cette entreprise qui est le 2ᵉ employeur du Cameroun après l’administration centrale a affiché des exportations atteignant 10 000 tonnes sur les trois premiers mois de l’année remonte à l’exercice 2018. Cette année-là, la CDC avait expédié vers le marché international 11 631 tonnes de bananes au premier trimestre. Avant de connaitre un passage à vide, n’apparaissant plus dans le fichier des exportateurs à partir de septembre 2018.

La CDC entamera progressivement sa mue avec un timide retour sur le marché en juin 2020, au terme de 24 mois de léthargie au niveau des activités alors en berne. Les exportations de bananes du mastodonte agroindustrielle tournent autour de 5317 tonnes au premier trimestre 2021, puis respectivement 4541 tonnes, 7289 tonnes et 7712 tonnes sur les trois premiers mois des années 2022, 2023 et 2024. Le retour tonitruant de fin mars dernier sur le marché avec à la clé plus de 10 000 tonnes de bananes vendues à l’international, confirme les signaux de relance observés depuis la remise en exploitation, en 2021, de nombre des bananeraies de la société.

Dette salariale apurée

Celles-ci avaient été abandonnées en raison de l’insécurité créée par les militants séparatistes. Ces derniers avaient en effet transformé plusieurs plantations de l’entreprise en camp de base et d’entrainement, allant même jusqu’à éliminer physiquement certains employés rencontrés surplace, tout en détruisant les infrastructures et autres matériels d’exploitation. Seulement, depuis l’année 2021, avec l’accalmie observée sur le front des exactions des séparatistes anglophones aux prises avec les forces de l’ordre, la CDC peut afficher un certain optimisme, somme toute précaire. Et ce, fort du soutien de l’Etat, son unique actionnaire, qui s’emploie à remettre la CDC à flots.

S’exprimant le 15 janvier 2025 à Buéa, la capitale régionale du Sud-Ouest, où il procédait au lancement de l’exécution du budget 2025 de l’État, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a ainsi révélé que le gouvernement est parvenu à un accord avec deux banques locales, pour payer la lourde dette sociale et salariale de la CDC.

« Dans le cas de la CDC, l’État, par le biais d’un accord de rachat et de règlement, a repris et transféré à deux banques commerciales, à savoir Société Générale et Banque Atlantique Cameroun (récemment devenue AGF Bank), la dette de la CDC s’élevant à 59,8 milliards de FCFA, dont 35,4 milliards de FCFA de dette salariale et 24,1 milliards de FCFA de cotisations sociales. Conformément au plan de remboursement prévu dans l’accord, la première partie de la dette salariale, soit 20 milliards de FCFA, a été effectivement versée aux salariés en 2024, et les 15 milliards restants le seront en 2025 », révèle le Minfi. Un apurement de la dette salariale synonyme de relance de la production via les financements des bailleurs de fonds.

EM  

 

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