Canada: 10 355 nouveaux résidents permanents camerounais enregistrés

Selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) de qui émane cette information, cette vague d’immigration répertoriée entre janvier et juin 2025, s’inscrit dans une dynamique ascendante et est de loin supérieure aux 7 845 résidents recensés au cours de la même période en 2024.

En l’espace de six mois, soit entre janvier et juin 2025, 10 355 nouveaux résidents permanents camerounais ont été enregistrés au Canada. L’information qui coule de source émane d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Selon la structure canadienne en charge des questions migratoires, cette nouvelle vague d’immigration d’origine camerounaise qui observe une courbe ascendante est de loin supérieure à celle que le Canada a connu en 2024 au cours de la même période. Et de fait, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) rappelle fort à propos que au cours des six premiers mois de l’année dernière, 7 845 citoyens camerounais se sont installés de manière permanente au Canada.

Au décompte, selon l’IRCC, le nombre de résidents permanents camerounais aura augmenté de 2 510 en valeur absolue en l’espace de douze mois, correspondant à 32% d’augmentation en valeur relative. Cette augmentation est due aux politiques migratoires ciblées d’IRCC, notamment celles en faveur des francophones hors Québec et des métiers spécialisés, mais aussi en encourageant l’immigration via l’entrée Express et les programmes provinciaux. Le Cameroun se classe ainsi 4ème pays sur le plan mondial pourvoyeur de migrants au Canada et occupe le leadership au niveau africain parmi les pays dont les ressortissants choisissent cette destination.

Les camerounais sont recrutés au Canada dans plusieurs domaines variés Ottowa a surtout intensifié le recrutement dans les métiers spécialisés de soins de santé, l’éducation…, toute chose qui selon des observateurs participe à la fuite de la main d’œuvre.  Ces métiers offrent aux camerounais et plusieurs candidats francophones, des voies d’accès privilégiés, mais surtout une résidence permanente. Une dynamique qui ne concerne pas la province de Québec qui gère ses propres Migrants.

Déferlante migratoire

Face à cette déferlante migratoire qui prend les allures d’une fuite massive de cerveaux, le gouvernement a cru devoir stopper la saignée en mettant sur pied en 2024 un train de mesures restrictives sur les sorties du territoire national d’enseignants. Indignation générale et tollé de protestations.  Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Mbah Eric Mbah, a dénoncé cette « répression gouvernementale en cours contre les enseignants qui souhaitent quitter le pays pour des pâturages plus verts », indiquant que cela  n’a pas de sens. Le Bâtonnier estime qu’empêcher les enseignants de voyager à l’étranger viole leur droit à la liberté de mouvement.

Et de suggérer que le gouvernement devrait s’attaquer à la cause profonde du problème d’émigration auquel le Cameroun est confronté depuis quatre décennies au pouvoir du président Paul Biya, plutôt que de courir après les ombres. « On ne résout pas un problème en essayant de s’attaquer à ses aspects superficiels ou périphériques. Quelle est la cause de la fuite des cerveaux ? Pourquoi quelqu’un serait-il formé à ce niveau et décide-t-il à un moment donné qu’il ne veut pas l’être ? Combien de fois avons-nous réduit les salaires dans ce pays ? Combien de fois avons-nous augmenté en conséquence les prix des produits de base ? Quelle est la cause des établissements de santé de base ? ».

Pour le Bâtonnier, « ce sont les questions que nous devrions examiner. Ce que nous devrions envisager, ce n’est pas de mettre en place des policiers dans les aéroports aux frontières pour empêcher les gens de voyager, mais plutôt de mettre en place des incitations pour inciter les gens à rester ; rendre votre séjour confortable. Il n’y a rien d’autre qui puisse faire aimer son séjour que de le rendre confortable ».

Evariste Menounga

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