Cameroun : Une diaspora agitée à l’approche de l’élection présidentielle

La scène politique camerounaise est secouée par une recrudescence d’attaques ciblant des personnalités publiques, sur fond de tensions exacerbées entre le pouvoir en place et l’opposition. Depuis 2018, des personnalités camerounaises sont attaquées à l’étranger par des groupes de personnes se réclamant de la BAS ou du MRC.

Les récents incidents survenus en Belgique, impliquant l’agression du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, ainsi que de l’ambassadeur du Cameroun, Daniel Evina Abe’e, témoignent de l’escalade de la violence à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. En effet, le 28 février et le 3 mars 2025, Mounouna Foutsou a été violemment pris à partie par des individus se réclamant de la Brigade Anti-Sardinards (BAS), un mouvement opposé au régime du président Paul Biya. L’ambassadeur du Cameroun en Belgique a également été attaqué, marquant une nouvelle étape dans les actes d’hostilité visant des représentants du gouvernement à l’étranger. Ces agressions ne sont pas des cas isolés. Depuis l’élection présidentielle de 2018, des mouvements d’opposition, dont la BAS et des sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ont mené plusieurs actions contre des institutions et des figures du pouvoir.

Lors de cette élection, des manifestants avaient vandalisé des ambassades camerounaises en Europe et en Amérique du Nord, traduisant leur contestation du régime en place. Des membres de la diaspora camerounaise ont exprimé leur mécontentement en organisant des rassemblements devant les ambassades camerounaises dans plusieurs villes occidentales. Ces actions visaient à dénoncer les irrégularités électorales et à attirer l’attention internationale sur la situation politique du pays. Il faut le dire, ces événements ont mis en lumière les tensions politiques au Cameroun et la mobilisation de sa diaspora pour réclamer des réformes démocratiques. Outre les responsables politiques, des artistes ont également été victimes de violences et de menaces pour leur supposé soutien au pouvoir. Des figures culturelles ayant participé à des événements organisés par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ou le gouvernement ont été la cible d’intimidations.

Par ailleurs, en août 2021, l’entrepreneure technologique Rebecca Enonchong, connue pour ses critiques à l’encontre du président Paul Biya, a été arrêtée de manière arbitraire à Douala. Cet événement avait suscité une vague d’indignation, illustrant les tensions entre les autorités et les voix dissidentes. Pour certains acteurs politiques, la montée en puissance de Maurice Kamto, leader du MRC, depuis 2018 a renforcé les divisions au sein de la société camerounaise. Face à cette situation préoccupante, les autorités camerounaises ont fermement condamné les récentes agressions et annoncé des mesures visant à identifier et traduire les responsables en justice. Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, ces violences posent un défi majeur pour la stabilité du pays. Cependant, un dialogue inclusif pour une réconciliation nationale se présente comme une solution pour prévenir une crise politique.

 

C.T.

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Solve : *
38 ⁄ 19 =


Enregistrez vous à notre newsletter