Cameroun: Un modèle de résilience économique au cœur des crises
En dépit les crises internes et externes, le Cameroun continue d’honorer ses engagements financiers, grâce à une gestion rigoureuse et à des réformes audacieuses menées par la Direction Générale du Trésor, de la Coopération financière et Monétaire.
Depuis un certain nombre d’années, le Cameroun à l’instar des autres Etats de la Communauté économique et Monétaire d’Afrique centrale(CEMAC) fait face à des défis économiques colossaux tant sur le plan interne qu’externe. En effet après de relatives belles performances du lendemain de la crise financière 2008-2009 où on a pu noter un réel assouplissement des conditions financières et une croissance réelle des économies de la CEMAC, (+4,3%) avec en prime d’importants excédents budgétaires ainsi qu’une amélioration de la balance de paiement, suivi d’un renforcement des liquidités qui a profité au Trésor public et au secteur bancaire de la sous-région, la situation s’est par la suite très vite dégradée.
Au Cameroun, la situation est marquée par des défis sans précédent. La chute des cours des matières premières, la détérioration des termes de l’échange de plus de 47 % entre 2013 et 2023, ainsi que les déficits budgétaires croissants dans la plupart des pays de la CEMAC, ont mis à mal les finances publiques. À cela s’ajoutent les crises sécuritaires, notamment les attaques de Boko Haram à l’Extrême-Nord, la persistance de la crise sociopolitique dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, qui ont exacerbé les difficultés économiques. L’incendie de la Société Nationale de Raffinage (SONARA) et les effets de la pandémie de Covid-19 ont également pesé lourdement sur l’économie nationale.
Pourtant, malgré ce contexte difficile, le pays se distingue par sa capacité à honorer ses engagements financiers, tant au niveau national qu’international. Cette performance est le fruit d’une gestion rigoureuse et d’une vision claire portée par Sylvester Moh Tangongho, le directeur général du Trésor et de la Coopération Financière et Monétaire, qui œuvre depuis 12 ans pour améliorer le service rendu aux usagers.
Sur la scène internationale, le pays a alors su maintenir sa crédibilité grâce à un certain nombre de réformes audacieuses et innovantes mises en œuvre par le top management de la DGTCFM pour mobiliser de nouveaux outils de financement. L’appel public à l’épargne, l’émission d’obligations et l’Eurobond ont permis de lever des ressources essentielles pour soutenir l’économie. Ces initiatives ont été saluées par plusieurs agences de notation, qui ont reconnu la solidité des fondamentaux économiques du pays et sa capacité à honorer ses engagements financiers.
En comparaison avec d’autres pays de la sous-région, le Cameroun se distingue par sa capacité à payer les salaires de ses fonctionnaires et à honorer ses dettes internes. Alors que certains pays voisins peinent à respecter leurs engagements financiers, le Cameroun a su maintenir une gestion rigoureuse de ses finances publiques. Cette performance est d’autant plus remarquable dans un contexte où de nombreux pays de la CEMAC sont confrontés à des crises économiques et sociales majeures.
Le succès du Cameroun dans le respect de ses engagements financiers est également le résultat d’une volonté politique forte et d’un encadrement bienveillant de la part des autorités. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a joué un rôle clé dans la mise en œuvre des réformes nécessaires pour garantir la stabilité économique du pays. Grâce à une approche proactive et à une gestion rigoureuse, le Cameroun a su préserver la confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs. Les résultats obtenus sont d’autant plus significatifs qu’ils interviennent dans un contexte de pessimisme généralisé face aux aléas économiques. Les effets combinés des crises internes et externes ont conduit à une certaine défiance vis-à-vis des capacités de l’État à gérer la situation. Pourtant, le Cameroun a su se réinventer et faire preuve d’une résilience exemplaire.
Julien Efila
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