Budget 2025 : Le Sud-Ouest choisi pour le lancement

Ce 15 janvier 2025, Buea, chef-lieu de la région, devient le théâtre du lancement officiel du budget national. Un événement qui, loin de se limiter à la simple annonce de chiffres, se veut une occasion de redynamiser les services publics et d’inscrire l’année dans une dynamique de croissance.
La ville de Buea, qui a connu quelques tumultes liés à la crise anglophone, accueille une cérémonie à forte portée symbolique : le lancement officiel du Budget 2025 de l’État. Ce budget, qui s’élève à 7 317,7 milliards de FCFA en recettes et en dépenses, se veut un levier d’impulsion économique dans une période où le pays cherche à stabiliser son avenir.
Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, est en première ligne pour présenter les grandes lignes du Budget, dont 7 250,8 milliards de FCFA sont réservés pour le budget général et 66,9 milliards de FCFA pour les 11 Comptes d’Affectation Spéciale (CAS). Ce sera aussi l’occasion de dévoiler des mesures fiscales majeures destinées à relancer l’économie tout en renforçant l’autonomie des collectivités locales. Les experts du ministère des Finances et de l’Économie exposeront les priorités et les projets phares de l’année, et expliqueront la mécanique de ce budget censé alimenter les espoirs d’une année de croissance.
Mais ce lancement n’est pas uniquement un moment de communication politique. Louis Paul Motaze a également prévu une série de rencontres avec les collaborateurs régionaux, pour encourager un service public plus efficace et résilient. À Buea, la performance des agents publics sera au centre des préoccupations, le ministre incitant à un engagement de chaque instant pour réussir cette année financière.
Le contexte de ce lancement est particulièrement intéressant. Après avoir été en proie à quelques tensions liées à la crise anglophone, la ville semble avoir retrouvé une stabilité relative. Les mesures de sécurité, bien que présentes, ont été allégées et la vie quotidienne des habitants semble reprendre son cours. Les embouteillages et la fréquentation des marchés, comme celui de Great Soppo, témoignent d’une ville qui revit.
Les habitants restent toutefois sur leurs gardes. L’ombre de la crise anglophone plane encore, avec des tensions occasionnelles comme celles de décembre 2024, dans un petit village situé à la sortie de la ville. Mais aujourd’hui, la situation semble se stabiliser, avec des forces de maintien de l’ordre moins visibles, et des zones sensibles, telles que Muea ou Mile 16, retrouvant une certaine tranquillité. Cédric Nguefack, cadre administratif local, assure que même les fameux « Ghost Towns », observés tous les lundis, sont désormais moins stressants pour la population.
Ainsi, Buea se prépare à entamer une nouvelle ère, où la relance économique sera l’une des clés de la paix et de la prospérité. Avec un budget résolument tourné vers l’avenir, le Cameroun mise sur ses régions pour impulser un changement de cap.
Hélène Tientcheu