Béac : Le Gouverneur Sana Bangui succède à Abbas Tolli

C’est en termes de défis qui attendent le nouveau Gouverneur et son équipe au cours des sept prochaines années que la feuille de route a été balisée le 1er mars 2024 par le Président en exercice du Comité Ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC), Mays MOUISSI, à l’occasion de la Cérémonie d’installation du nouvel Exécutif de la Banque des Etats de l’Afrique centrale.
Du pain sur la planche pour Sana Bangui et ses six collaborateurs- membres du nouveau gouvernement qui ont été installés le 1er février 2024 par le Président en exercice du Comité Ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC). A l’occasion de son allocation de circonstance, Mays MOUISSI a clairement indiqué les défis que doivent relever le nouveau gouverneur et son équipe au cours des six et sept prochaines années.
Une tâche titanesque qui s’inscrit d’emblée, selon le président du Comité ministériel, dans un environnement difficile où les pays de la sous-région sont de plus en plus exposés à des chocs extérieurs. D’où la nécessité pour le nouveau gouvernement de s’inscrire dans « la continuité des actions entreprises en vue de consolider notre Union Monétaire et promouvoir un système financier solide, sain et propice à un développement durable et inclusif ».
Et Mays MOUISSI de prescrire que l’équipe que dirige Sana Bangui s’engage à poursuivre les politiques et les réformes structurelles entreprises avec le soutien des partenaires techniques et financiers, dans le but de renforcer la résilience de la CEMAC, converger vers une prospérité partagée et apporter le rayonnement économique et social souhaité à cet espace communautaire pour le bien-être des populations.
Autres défis à relever par le nouveau gouverneur et son équipe, le maintien de la stabilité macroéconomique, le renforcement de la solidarité et de la solidité du système financier, l’approfondissement et la digitalisation du système financier sous-régional, l’accroissement de l’inclusion financière et le financement sain des économies.
Empiètements
Autant de chantiers et autres défis d’autant plus difficiles à relever qu’ils s’inscrivent dans un contexte caractérisé par la montée du terrorisme et les risques de blanchiment des capitaux, mais qui constituent autant de priorités pour créer les conditions propices à une croissance forte, durable et inclusive.
Autre défi, rappelé par Mays MOUISSI, maintenir haut le flambeau et perpétuer l’héritage légué par les prédécesseurs. L’ambition étant de faire de la Banque Centrale une Institution moderne et crédible, en phase avec son environnement et à l’écoute des Etats membres pour répondre à leurs aspirations de croissance, de développement et de bien-être des populations. Une ambition à la hauteur de ces hommes de qualité, eu égard à leurs profils, à leurs parcours respectifs et à leurs expériences professionnelles riches et variées.
Autre chantier auquel doit s’attaquer la nouvelle équipe, redorer rapidement le blason et restituer les lettres de noblesse d’une institution monétaire où la bonne gouvernance avait du mal à avoir droit de citer au cours des sept années de la mandature de Abbas Tolli. Le gouverneur sortant avait défrayé la chronique par de nombreux scandales et autres pratiques empruntant au favoritisme à l’occasion des concours de recrutement de cadres au sein de l’institution monétaire ; le manque de transparence et des pratiques déloyales, notamment dans le cadre de l’octroi des marchés, en l’absence d’un véritable appel à concurrence.
Et que dire de ces empiètements à répétition de l’ancien gouverneur dans le domaine de compétence du Conseil d’administration, notamment par la prise des décisions en lieu et place de ladite instance.
EM