Beac: 30 milliards Fcfa pour la construction d’une polyclinique de référence

L’unité de santé en gestation qu’hébergera le Cameroun ou le Gabon, permettra la prise en charge de 16 000 personnes, dont 1 000 retraités, avec en ligne de mire l’allègement substantiel de l’hémorragie financière générée par les évacuations sanitaires à l’étranger.
La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) est engagé dans la réalisation d’un méga projet de construction d’une polyclinique de référence dans la sous-région d’Afrique centrale. D’un coût estimé à 30 milliards Fcfa, la nouvelle unité de santé a pour vocation d’accueillir pour leur prise en charge, l’ensemble des personnels de la Banque, ainsi que leurs familles, soit 16 000 patients potentiels, dont 10 000 retraités. Avec comme retombées immédiates, l’allègement de manière substantielle des dépenses colossales générées par les évacuations sanitaires à l’étranger, notamment avec l’Afrique du Sud comme première destination, mais aussi les pays du Maghreb arabe que sont la Tunisie ou le Maroc. Une hémorragie financière et une sortie massive de devises que la Beac entend alléger.
Et ce fait, l’offre de soins de la polyclinique spécialisée annoncée viendra pallier le déficit observé dans la sous-région et qui oblige l’institution bancaire à mobiliser d’énormes sommes d’argent pour la prise en charge médicale de son personnel. L’unité de santé annoncée a vocation à apporter une plus-value en termes de soins prodigués, et non pour faire concurrence aux formations sanitaires existantes. Au fil des années, c’est une note de plus en plus salée que doit supporter la Béac pour ces évacuations, lapidant ainsi de précieuses devises nécessaires pour la stabilisation du franc Cfa. Surtout que selon une étude de faisabilité déjà achevée, l’infrastructure sera bel et bien rentable.
Pour accueillir cette infrastructure, deux pays de la sous-région Cemac, le Cameroun et le Gabon, sont pressentis comme remplissant les critères requis en termes d’accessibilité et de disponibilité d’une expertise locale, entre autres critères. Yaoundé et Libreville sont engagés depuis quelques mois dans une bataille diplomatique d’envergure, un lobbying à pas feutrés, dans les coulisses de cette diplomatie de proximité, engagé par les émissaires des deux capitales sous régionales. Avec une longueur d’avance pour le Cameroun, leader incontestable au sein de la Cemac.
260 milliards Fcfa d’actifs
D’ores et déjà, depuis le 05 juin 2025, la Béac a lancé une sélection internationale pour recruter, sur ressources propres, le cabinet qui devra trouver les partenaires techniques et financiers pouvant l’accompagner dans ce projet, le tout premier de cette nature dans l’histoire de l’institution. La Banque annonce d’ailleurs que les soumissions relatives à cette offre seront reçues jusqu’au 30 juillet 2025. Parmi les investisseurs du projet, la Caisse retraite de la Béac qui entend porter le projet avec à son actif 1 000 retraités pris en charge médicalement.
Un réel engouement et un vif intérêt se sont fait jour depuis l’annonce du projet. Il s’agit de formations sanitaires étrangères, de caisses nationales, de banques et agences de développement, ainsi que des institutions sanitaires panafricaines. En fin juillet, à l’occasion du dépouillement des offres, le cabinet retenu aura pour mission de mobiliser les partenaires stratégiques, techniques et financiers pour à la fois la conception, la construction, l’équipement et le fonctionnement de cette polyclinique spécialisée, ainsi que le prévoit l’étude de faisabilité.
Les performances 2024 de la caisse retraite de la Béac c’est 6 462 adhérents, pour 10 milliards Fcfa de cotisations et 223 milliards Fcfa de provisions thématiques. Dans le même registre, cette Caisse retraite correspond à 07 milliards Fcfa de prestations versées, 25 milliards Fcfa de fonds propres ; 260 milliards Fcfa d’actifs sous gestion et 11 milliards Fcfa de bénéfices. Le taux de revalorisation des droits au 1er janvier 2025 étant de 4,8%.
Evariste Menounga