Bdeac: Louis Paul Motaze dénonce l’insolvabilité des Etats-clients

Le Président de l’Assemblée générale des actionnaires de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) a saisi l’opportunité des travaux de la session ordinaire du 02 juin 2025 à Douala pour demander au top management de veiller à ce que ces débiteurs honorent leurs engagements de crédits envers la Banque.
La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) a mal à sa liquidité. Une liquidité qui « n’est pas tout à fait reluisante », de l’aveu même du Président de l’Assemblée générale des actionnaires de la Banque. Louis Paul Motaze s’exprimait en marge des travaux de la session ordinaire de l’Assemblée générale des actionnaires de la Bdeac tenus le 02 juin 2025 à Douala. Et d’interpeller le top management au sujet de la situation financière préoccupante de la Banque. Le Président de l’Assemblée générale n’est pas passé par quatre chemins pour stigmatiser l’insolvabilité des Etats actionnaires appelés respecter leurs engagements en tant que clients.
Poursuivant dans la même lancée, Louis Paul Motaze enfonce le clou et déclare que l’on a remarqué que les Etats débiteurs vis-à-vis de la Bdeac sont généralement beaucoup plus prompts à rembourser au FMI, à la Banque mondiale, à China Eximbank, plutôt qu’à la Banque de développement. « Cela n’est pas normal », s’est indigné le président de l’Assemblée générale. Par ailleurs, toujours dans le souci de viabiliser la liquidité de la Banque, Louis Paul Motaze suggère que d’autres efforts soient consentis. A l’instar de ceux en direction de la Beac qui est vivement encouragée à « verser ce qui est dû et attendu par la Bdeac ».
Parallèlement, des engagements ont été pris par les Etats, et sur demande expresse de l’Assemblée générale, le président de la Banque est mandaté pour étudier avec les différents gouvernements et les différents ministres des Finances, la possibilité de moratorier certaines dettes.
3,3 milliards Fcfa de bénéfice
Dans sa prise de parole, le président de la Bdeac a saisi l’opportunité de cette rencontre pour revenir sur le « Plan Azobe » 2023-2027, mis en place par l’institution, et qui a pour objectif de faire de la Banque le socle du développement durable dans la sous-région. Les buts poursuivis se résumant à la transformation et à la modernisation de la Banque, entre autres défis. Sur ce plan, a tenu à rassurer Dieudonné Evou Mekou, « nous sommes en train d’évoluer de manière positive ».
S’agissant de l’objectif de l’objectif visant la diversification et la mobilisation accrue des ressources, la Banque évolue assez-bien, avec à la clé, la création d’un guichet islamique au sein de la Banque, a révélé le président Evou Mekou.
Pour autant, en dépit de ce problème de liquidité auquel fait face courageusement la Banque, l’institution affiche fière allure, du point de vue du management. En effet, pour mériter les félicitations du Président de l’assemblée générale des actionnaires, le président de la Banque Dieudonné Evou Mekou et ses collaborateurs affichent des résultats éloquents que ça soit en termes de comptes adoptés ou de bénéfice réalisé au cours de l’exercice écoulé.
En effet, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale a réalisé en 2024 un bénéfice net de 3,3 milliards Fcfa ; une prouesse qui aura valu le satisfécit du président de l’assemblée générale des actionnaires et tous les membres à l’équipe dirigeante de l’institution. Outre le constat de cette embellie de l’exercice 2024, l’assemblée générale a dans la foulée adopté les comptes des deux exercices écoulés. Nous avons eu à adopter les comptes de 2023 sous une norme nouvelle, l’IFRS, et nous avons également adopté les comptes de l’exercice 2024 », s’est félicité le ministre des Finances.
Rappelons que les travaux de la session ordinaire de l’Assemblée générale de Douala ont été précédé par ceux de la session du conseil d’administration de la banque tenue le 21 mai dernier à Yaoundé, sous la présidence de Louis Paul Motaze, président en exercice dudit conseil.
Evariste Menounga