Autoroute Yaoundé-Douala: La phase 2 du projet à l’arrêt

En raison d’une exigence de paiement des indemnisations, les travaux de cet axe sont paralysés depuis novembre 2024.

Infrastructure vitale pour le développement économique du Cameroun, les travaux de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala sont à l’arrêt depuis novembre 2024. Selon le ministère des Travaux publics (MINTP), l’entreprise Cfhec, chargée de l’exécution des travaux, fait face à des contestations de la part des riverains qui réclament le paiement des indemnisations pour les biens impactés par le projet. Les travaux de déforestation, essentiels pour libérer l’espace destiné à la chaussée et aux infrastructures associées, sont donc paralysés.

Pour désamorcer la bombe, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, s’est rendu le 14 février à Bibodi, dans le département du Nyong-et-Kellé, pour rencontrer les populations concernées. Lors de cette rencontre, les riverains ont exprimé leurs préoccupations concernant l’évaluation et la compensation des dommages, insistant sur le fait qu’aucun travail ne devrait reprendre sans le paiement effectif des indemnisations.

Afin d’apaiser les tensions, le membre du gouvernement a rassuré les riverains en affirmant qu’aucun bien ne serait détruit sans indemnisation préalable. Toutefois, il a également souligné les bénéfices socio-économiques que l’autoroute pourrait apporter aux localités traversées, appelant les populations à soutenir le projet. En réponse aux préoccupations exprimées, une commission de suivi local a été mise en place, placée sous l’autorité du préfet et composée de représentants des personnes touchées par le projet.

Toutefois, il a observé qu’il n’y avait « pas d’importantes habitations » à libérer sur les premiers kilomètres. En conséquence, il a proposé de libérer d’abord une première portion de terrain comprise entre 2 et 5 km sur largeur de 200 m pour permettre le démarrage des travaux.

Lors d’une précédente rencontre en janvier 2025, Emmanuel Nganou Djoumessi avait déjà abordé la question des indemnisations, précisant qu’il ne serait pas possible de régler l’intégralité des compensations avant le démarrage effectif des travaux. Il avait alors évoqué la définition d’une « emprise utile » pour réduire la zone à libérer, tout en rassurant les riverains qu’ils ne seraient pas expulsés avant d’avoir été indemnisés.

La gestion des indemnisations a été un point de friction majeur lors de la phase 1 du projet, avec des blocages répétés dus au non-paiement des compensations.  Le ministre avait alors annoncé que les indemnisations seraient payées par anticipation pour garantir un démarrage sans encombre de la deuxième phase.

Le coût total de la phase 2 du projet est estimé à près de 880 milliards de FCFA, réparti sur cinq tronçons. Les travaux doivent être achevés dans un délai de 36 mois, sous réserve de la réunion de toutes les conditions nécessaires.

Julien Efila

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