Assainissement des caisses de l’Etat : Louis Paul Motaze, M. réformes audacieuses

Le parcours de l’actuel ministre des Finances (Minfi) affiche ces dix dernières années des actions qui feront que la mémoire collective du Cameroun ne l’oubliera sans doute jamais. L’on n’évoquera pas ici des faits antérieurs à son poste actuel.

Dans une interview récemment accordée à la presse, Moh Sylvester Tangongho, le directeur général du Trésor (DGT), déclare que le Cameroun a réalisé des économies de l’ordre de 200 millions de FCFA à fin août 2019, mois au cours duquel a été appliqué le Système de télécompensation en Afrique centrale (Systac). « La finalité de cette mutation est de permettre au ministère des Finances de régler les salaires en temps réel, de corriger les erreurs sur le traitement de la solde dans un délai maximum de 72 heures, d’assurer un retour quasi instantané des rejets salaires et de mieux appréhender les problématiques liées aux contentieux des rejets salaires », indiquait, le 14 août 2019, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, lorsqu’il lançait officiellement le Systac. En effet, pour Louis Paul Motaze, l’ancien système présentait de nombreuses défaillances. « Si le mode actuel de règlement des salaires via Sygma présentait quelques avantages, dont le plus important et non des moindres, est relatif à une certaine économie en temps de travail, celui-ci accusait cependant des limites importantes au rang desquelles l’opacité dans le traitement de la solde, des lenteurs dans le processus de retour de fonds issus des rejets salaires, la difficulté pour le trésor public de détecter des agents à plusieurs matricules et une inefficacité certaine dans le processus de suspension de la solde des agents en situation irrégulière », soutenait le Minfi.

Cette action est la suite d’une série de réformes entreprises dès 2018 à travers le comptage physique des personnels de l’Etat (Coppe 2018). « Ce dénombrement a pour but d’identifier et d’expurger du fichier solde de l’Etat tous les agents publics y émargeant irrégulièrement, du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré », avait indiqué le Minfi dès l’évocation de cette opération.

En vérité, soutient Cyrille Edou Alo’o, le directeur général du budget (DGB), « les effectifs de la fonction publique sont passés de 163 000 agents en 2006 à environ 322 000 en 2017. Cela est dû aux recrutements que nous avons enregistrés pendant la période concernée. Il est donc important pour nous d’interroger de manière approfondie ce fichier. » Sous la conduite des mains de maitre du Minfi, une large opération de communication est engagée, à l’intérieur comme à l’intérieur. Enfin de compte, des stratégies efficaces sont mises en place pour les retardataires au Coppe2018. Entretemps, 4600 noms sont automatiquement désactivés car présentant toutes les preuves du faux. Les filous commencent à se retirer d’eux-mêmes, sentant le danger. La phase du précontentieux est ouverte pour rattraper ceux qui le peuvent. 26 000 personnes sont concernées. « Je tiens à préciser que sur les 26 000 concernés, il y a 20 000 qui ne se sont pas du tout présentés », confiait le DGB aux confrères de Cameroon Business Today. « Si dès le mois de février prochain (2019, ndrl) nous supprimons 20 000 personnels dans notre fichier, cela fera des gains budgétaires dès 2019, donc les économies à réaliser sur la Coppe vont effectivement se faire sentir en 2019 », concluait le DGB.

Aloys ONANA

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