Artisanat national: Le Gouverneur du Centre ordonne l’expulsion des insolvables
Une centaine d’artisanats sur les 165 qui squattent les lieux sont en situation d’insolvabilité vis-à-vis de leur bailleur à hauteur de 40 millions Fcfa et sont en passe d’être jetés dans la rue.
Ils sont une centaine ces artisans qui louent les espaces d’exposition pour leurs objets d’art au centre international de l’artisanat de Yaoundé sis au lieu-dit rond-point intendance. Une cinquantaine de millions – au bas mot – sont réclamés à la centaine d’insolvables du centre répertoriés. Une situation préoccupante qui ne laisse pas indifférents les pouvoirs publics.
En visite récemment sur le site dans le cadre des travaux de la 4e session du Comité de gestion du Centre international de l’artisanat national, le gouverneur du Centre, Naseri Paul Bea, en sa qualité de président dudit comité, a pris le pouls de la situation qui prévaut. Après évaluation de la situation, le gouverneur de la région du centre a donné des instructions aussi fermes que univoques. La coordinatrice du centre, Denise Pascale Abinamba, aura préalablement présenté un état des lieux des charges locatives vis-à-vis des artisans.
La coordinatrice de cet espace d’exposition et de commercialisation des produits artisanaux camerounais fait savoir que plusieurs commerçants et artisans installés dans ce centre ne payent plus leur loyer depuis de nombreux mois. « Il y a beaucoup de récalcitrants. Sur un effectif de 165 locataires, plus de 80 sont récalcitrants. Et parmi eux, les plus gros, ceux qui n’ont pas payé depuis plus de 4 ans sont au nombre de 22 », dévoile la coordonnatrice du CIAY. Il n’en faudra pas plus pour que le président du Comité de gestion de la structure exige de la coordinatrice de tout mettre en œuvre pour que ces arriérés de loyers soient apurés au cours de cette année 2025, et que « ceux qui ne payent pas devront libérer les lieux », a-t-il martelé, sans autre forme de procès. Naseri Paul Bea se dit convaincu que ces expulsions vont donner un signal fort, ce d’autant plus que le départ de ces insolvables va libérer des places pour installer de nouveaux artisans.
Libérer l’espace
Par ailleurs, dans le cadre des travaux de la 4e session du comité de gestion, tenus le 5 février 2025 à Yaoundé, le Gouverneur de la région du centre a émis le vœu qu’un accent particulier soit mis sur la collecte des recettes fiscales grâce à l’appui du contrôleur régional à qui il a confié la charge de faciliter la compréhension, et partant permettre au comité de gestion de trouver les stratégies idoines pour une meilleure collecte desdites recettes.
Pour se prémunir contre pareil scénario à l’avenir, le Comité de gestion a décidé de réintroduire le principe de rotation des locataires qui avait été défini à la création du CIAY. Initialement, le centre était destiné à accueillir les meilleurs artisans primés lors du Salon international de l’artisanat du Cameroun (Siarc) qui se tenait deux fois l’an. Ces artisans étaient censés y exposer leurs produits pour une durée de deux ans, renouvelable si nécessaire. Au-delà de cette période, ils devaient libérer les espaces pour permettre à de nouveaux talents d’en bénéficier. « Tous ceux qui sont là doivent savoir que le contrat n’est que pour deux ans. Lorsqu’ils restent pendant 10 ans, ils accumulent des problèmes de loyers. Il faut respecter la réglementation », a rappelé Naseri Paul Bea.
Sur les 75 millions de Fcfa d’arriérés de loyers du début de l’année 2024, dévoile la coordonnatrice, le centre a déjà recouvré environ 40 millions de FCFA, soit plus de 50 % des arriérés. Cette dernière a reçu l’instruction de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette dette soit apurée cette année. D’un coût d’investissement estimé à 02 milliards Fcfa, le Centre international de l’artisanat, véritable vitrine de l’art camerounais, a été inauguré en 2016. Il a pour mission d’accompagner les artisans dans leurs activités de production, d’exposition et de commercialisation des produits artisanaux camerounais.
EM
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