Appels d’offres, échanges de billet: La BEAC en lutte contre les réseaux frauduleux

Les services de la direction nationale de la Banque des Etats d’Afrique centrale, par la voix de son directeur et ceux du Gouverneur, via Sana Bangui, dénoncent un certain nombre d’abus dont sont victimes les populations.

A travers deux communiqués publiés récemment par les Services centraux de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC), notamment les services du Gouverneur d’une part, et les services de la Direction nationale de ladite institution monétaire d’autre part, les deux administrations dénoncent un certain nombre de réseaux d’arnaque et mafieux. Il s’agit des offres liées au financement de projets dans lesquelles ne se reconnaissent pas les services du Gouverneur. D’où ce démenti cinglant et univoque : « La Banque centrale ne finance aucun projet national ou sous régional moyennant une contrepartie financière. Les offres marché monétaire sont strictement réservées aux établissements de crédit de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale ».

Le communiqué de presse de la BEAC publié récemment suite à un faux avis d’appel d’offres en circulation annonçant le lancement d’une opération de financement des projets sous régionaux d’un montant évalué à 100 000 millions Fcfa, financement assorti de certaines conditions, en dit long sur l’ampleur de cette tentative d’arnaque. L’une de ces conditions, selon le communiqué, est cet apport personnel du postulant moyennant 1% du projet. Ce à quoi les services du Gouverneur ont répondu par une note indiquant clairement que « la BEAC n’est pas à l’origine de ce faux document qui est une imitation grossière des avis d’appels d’offres du marché monétaire ».

Il n’en fallait pas plus pour que la voix la plus autorisée, celle du Gouverneur Sana Bangui, dénonce cette manœuvre illicite qui a pour finalité de tromper les populations de la Zone. Et Sana Bangui d’inviter « par conséquent le public à la plus grande vigilance et à consulter régulièrement son site internet afin d’avoir accès aux informations fiables ».

Actes frauduleux

Cette sortie du Gouverneur de la BEAC à travers ses services est en mettre en contexte avec celle du directeur national de la même institution, Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi qui, au cours de la même période se fendait d’un communiqué dénonçant toutes sortes de manœuvres souterraines et illicites émaillant le processus de change des billets mutilés.

Et Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, dans une démarche pédagogique, rappelle fort opportunément que l’opération de change des billets mutilés est gratuite et se fait dans les locaux de la Banque de lundi à vendredi, entre 7 heures et 9 heures pour le dépôt, et entre 13 heures et 14 heures pour le retrait. Par ailleurs, précise le directeur national, le numéro de billet doit également être bien identifiable, et la personne sollicitant l’échange clairement identifiée. Aussi, conclut Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, les billetrs sont-ils échangés « à leur valeur faciale qui ne saurait en aucun cas être diminuée ».

Traduction selon la direction nationale : si un usager remet un billet endommagé de 10 000 Fcfa, c’est exactement la même somme que cet usager doit recevoir au moment du retrait. Dans l’hypothèse où un billet est refusé parce que fortement mutilé, expliquent les services de la direction nationale, un cachet estampillé « non échangeable » est apposé sur le billet qui est immédiatement confisqué, sans contrepartie (sur le plan financier). Cette mise au point musclée du directeur national intervient dans un contexte camerounais et même sous régional marqué par une floraison de circuits parallèles d’échanges de billets mutilés dans les villes et même dans les villages.

Selon les recommandations des services du directeur national de la BEAC, « le public est invité à ne pas confier ses billets de banque mutilés à des tierces personnes contre rémunération ». Et Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi de réitérer que « les échanges des billets de banque (ayant cours légal et pouvoir libératoire dans les six Etats de la Cemac) par des tiers en dehors des locaux de la BEAC, constituent des actes frauduleux ».

Evariste Menounga

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