Annulation de la 7ᵉ étape du Tour cycliste international du Cameroun 2025: La CUD et la Fecacyclisme s’entremêlent les pédales

Dans un communiqué du 12 juin, le maire de Douala a fait savoir que la CUD n’avait été ni informée ni impliquée dans la planification de cette étape. Face à cette déclaration, la Fecacyclisme accuse la mairie de répandre des « élucubrations » et des « contre-vérités ».

Le Tour cycliste international du Cameroun 2025 (événement phare du calendrier sportif national) est cette année rattrapé par une polémique devenue virale sur les réseaux sociaux. Notamment à travers l’annulation de sa 7ᵉ étape, prévue dans la ville de Douala. Ce contretemps a déclenché une véritable passe d’armes entre la communauté urbaine de Douala (CUD) et la fédération camerounaise de cyclisme (Fecacyclisme). Après la sortie remarquée de l’édile de la ville, c’est au tour de la fédération camerounaise de cyclisme de livrer la version de la fédération à travers un communiqué au ton particulièrement incisif. Celle-ci exprime sa surprise face à ce qu’elle qualifie de « réaction truffée d’élucubrations et de contre-vérités » et accuse la mairie d’avoir tenté de se défausser de ses responsabilités en lançant des accusations infondées à l’encontre de la fédération, tout en rappelant que l’organisation de la compétition avait été anticipée de longue date, avec une implication directe des autorités locales.

En effet, l’étape de Douala devait accueillir un critérium de 106 km réparti sur dix (10) tours. Pourtant, c’est à la dernière minute que la fédération a annoncé l’annulation, invoquant « les mauvaises conditions de la chaussée ». Une explication qui n’a pas manqué de provoquer la sensibilité du maire de la ville, Roger Mbassa Ndine, qui a immédiatement réagi par voie de communiqué. Dans cette déclaration, celui-ci fait savoir que la CUD n’avait été ni informée ni impliquée dans la planification de cette étape. Un point de vue qui place la responsabilité de l’annulation sur la Fecacyclisme, accusée d’avoir agi unilatéralement, sans coordination ni concertation. « Si des travaux de réhabilitation de la voirie sont effectivement en cours, ils n’empêchent pas pour autant l’organisation d’événements majeurs », souligne le communiqué, regrettant que la fédération n’ait pas opté pour un circuit alternatif. Pourtant, cette 7ᵉ étape Douala-Douala de 116 km marquait une étape clé pour la suite de l’aventure.

Face à cette sortie médiatique, la réponse de ladite fédération a été particulièrement « tranchante ». Dans son communiqué, elle affirme avoir respecté toutes les procédures. Elle dit avoir transmis une correspondance officielle à la mairie dès le 13 mai 2025, détaillant le parcours, les dates, les besoins logistiques (réfection des routes, fourniture de tentes, chaises, sonorisation, prix spécial municipal) ainsi que les attentes précises de l’organisation. Un document dûment réceptionné, selon eux, par les services de la mairie le 14 mai de l’année en cours, avec cachet de réception à l’appui. Plus encore, la Fecacyclisme souligne que la préparation technique avait été faite, notamment via des descentes sur le terrain pour repérer les points critiques. Ces données avaient été communiquées lors de réunions élargies aux autorités administratives, sous la présidence du gouverneur de la région du Littoral. Le communiqué évoque même des rencontres spécifiques entre le président de la ligue régionale de cyclisme du Littoral et des collaborateurs du maire.

Un autre point d’achoppement concerne les délais d’intervention. La fédération reproche à la CUD d’avoir attendu la veille de la course, à 4h du matin, pour entamer des réparations sommaires sur le circuit. « Pire, les tentes et chaises promises ne seraient arrivées qu’à midi, alors même que le Gouverneur et son état-major avaient déjà pris position sur les lieux du départ, contraints de se « recroqueviller dans les salons de l’hôtel La Falaise » par manque d’infrastructures », apprend-on. La fédération rappelle cependant qu’elle n’est ni un ministère des Travaux publics ni une entreprise d’aménagement urbain. Elle n’a ni le budget ni la compétence pour gérer l’état des routes d’une ville. « À chacun ses responsabilités », martèle le communiqué de Jean-Baptiste Biayé, directeur de la communication de la Fecacyclisme, accusant la mairie de détourner l’attention d’un problème structurel plus profond, parlant ainsi de la mauvaise gestion de la voirie à Douala.

« Les mêmes causes produisent les mêmes effets !!! »

Ce n’est pas la première fois que l’étape du Tour cyclisme international du Cameroun est annulée à Douala. En effet, en 2023, le critérium de Douala avait été annulé toujours pour mauvais état de la route. Cette répétition témoigne de l’inaction des autorités municipales face aux défis infrastructurels de la cité économique selon plusieurs riverains. « Deux ans après, les dirigeants de la ville ne sont pas sortis de leur léthargie », déplore-t-on dans les milieux sportifs camerounais. Cette critique directe vise l’immobilisme de la mairie face aux besoins d’entretien routier, bien que ces derniers prônent depuis 2020 le projet de mobilité urbaine qui peine à s’implémenter visiblement dans la ville. Cette situation embarrassante pour le cyclisme camerounais questionne la capacité d’organisation d’événements sportifs internationaux dans les grandes agglomérations du pays. Car les infrastructures routières demeurent un défi majeur pour le développement du sport au Cameroun. En rappel, 10 équipes, dont trois du Cameroun (SNH Vélo Club, Espoir du Mboa et l’équipe nationale de cyclisme du Cameroun), prennent part au 21ᵉ Tour cycliste international, dont l’arrivée est prévue ce 15 juin 2025 au boulevard du 20 mai à Yaoundé.

Charles Totchum

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