Année budgétaire 2025 : De nouveaux impôts pour élargir l’assiette fiscale

En 2025, les contribuables camerounais devront adopter de nouvelles habitudes fiscales, plus d’une demi-dizaine d’impôts s’ajoutent aux exigences fiscales déjà existantes, ces nouvelles exigences fiscales visent l’accroissement du niveau de recettes internes et l’augmentation de la pression fiscale. 

   

Comme en 2024, la loi de finances 2025, contient de nouveaux impôts. Ils ont pour double objectif d’accroître le niveau des recettes internes et d’augmenter la pression fiscale au Cameroun. La pression fiscale, qui était de 11,8% du PIB en 2022, était estimée à 12,6% en 2023, d’après les données de la Direction Générale des Impôts (DGI) du ministère des Finances. L’augmentation de la pression fiscale s’inscrit dans une perspective de se rapprocher de la moyenne africaine, fixée à 17%.

En 2025, les véhicules de transport de marchandises, et ceux du transport interurbains, devront présenter l’Attestation de conformité fiscale (ACF) lors des contrôles routiers. Pour ces véhicules de transport, l’ACF vient ainsi remplacer le titre de patente qui a été supprimé. Ce document exigé pour cette catégorie de véhicule devra être renouvelé chaque trimestre.

La Taxe professionnelle fiscale (TPF) sera désormais évaluée selon la zone du contribuable. Selon la réforme fiscale de 2025, la TPF sera calculée sur une base fixée par la zone géographique. Pour les responsables de la Direction générale des impôts du ministère des Finances, le but visé est d’avoir une application équitable selon la situation économique de la région. Ainsi donc, un travailleur de zone rurale ne paiera plus le même tarif que celui de la zone urbaine.

Dans la loi de finances de 2025, le gouvernement envisage aussi augmenter de 68,8% sa subvention pour le secteur privé. Évaluée à 4,5 milliards de FCFA en 2024, l’État vise sa revalorisation à hauteur de 7,6 de FCFA. En revanche, il envisage une baisse considérable du soutien aux entreprises publiques. Les financements destinés à ces sociétés devraient passer de 3,8 milliards de FCFA en 2024 à 1,5 milliard de FCFA en 2025.  Cette coupe budgétaire, qui touche des secteurs souvent perçus comme inefficaces, traduit une volonté de renforcer la discipline financière selon un responsable du ministère des Finances. Ce rééquilibrage est présenté comme un levier pour stimuler l’économie et encourager les investissements privés, considérés comme essentiels pour une croissance durable.

Une autre nouveauté fiscale de 2025 est, le paiement de l’Impôt général synthétique (IGS) par les PMEs. Il remplace l’impôt libératoire et le régime du simplifié. Cette nouvelle exigence fiscale regroupe plusieurs taxes imposées de façon forfaitaire avec des tarifs payables par trimestre. Ces derniers varient de 20.000 FCFA à 2.000.000 CFA. L’IGS est un impôt qui permet aux petites et moyennes entreprises de s’acquitter en une fois et définitivement de leurs obligations fiscales. Il vise également l’élargissement de l’assiette et l’adaptation de la fiscalité aux petites unités.

La loi des finances 2025, va accentuer la digitalisation des procédures fiscales. Les impôts locaux seront désormais déclarés et payés par voie électronique à travers les différents canaux mis à disposition par la DGI. L’impôt libératoire et la patente prendront également fin pour les PMEs dont le chiffre d’affaire est inférieur à 10 millions de FCFA.

 

Innocent Sodong

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