Agressions des officiels en Belgique : Le gouvernement va rechercher les auteurs

Dans un communiqué daté du 4 mars, le ministère de la Communication dénonce des incidents qui ont conduit à l’agression du ministre de la Jeunesse et de l’éducation physique, Mounouna Foutsou, ainsi que l’ambassadeur du Cameroun en Belgique, Daniel Evina Abe’e.
« Des mesures appropriées seront prises, pour retrouver les auteurs de ces actes séditieux et les traduire devant les autorités compétentes ». C’est l’une des phrases fortes du communiqué publié le 4 mars par le ministre de la Communication, Renée Emmanuel Sadi, suite à l’agression du ministre de la Jeunesse et de l’éducation physique, Mounouna Foutsou, ainsi que l’ambassadeur du Cameroun en Belgique, Daniel Evina Abe’e. Ces deux officiels camerounais ont été violemment pris à partie par un groupe d’individus se réclamant de la Brigade anti-sardinards (BAS), une organisation d’activistes camerounais violents, dans la soirée du vendredi 28 février 2025, puis de nouveau le lundi 3 mars 2025. Les premières agressions ont eu lieu lors d’une cérémonie organisée à l’hôtel « Claridge », à Bruxelles, dans le cadre du mois de la jeunesse. L’événement réunissait plusieurs jeunes Camerounais de la diaspora, venus échanger autour des politiques publiques mises en œuvre pour leur insertion socioprofessionnelle. C’est dans ce contexte que des manifestants, identifiés comme membres de la BAS, ont fait irruption dans la salle, usant de violence et semant la panique parmi les participants.
Le 3 mars au matin, alors que le ministre et l’ambassadeur s’apprêtaient à quitter leur lieu de résidence pour regagner le Cameroun, ils ont de nouveau été agressés de manière brutale par les mêmes individus. Contrairement à la tentative avortée du week-end d’avant, où les militants avaient confondu le ministre avec le professeur Bertin Kouayep, cette fois-ci, la BAS a atteint sa cible. Les activistes auraient fait irruption dans une salle où se tenait une présentation littéraire à laquelle participait le ministre, provoquant une scène de chaos généralisé. Des images et vidéos circulant massivement sur la toile présentent le ministre Mounouna Foutsou recouvert de farine de la tête aux pieds, son costume souillé. Cette attaque, survenue sur le territoire belge, est jugée par le gouvernement camerounais comme une violation grave des principes de respect et de courtoisie diplomatique entre États. Il annonce que toutes les mesures seront prises pour identifier les auteurs de ces actes qualifiés de « barbares » et « insensés ».
Le communiqué souligne également que le Cameroun est un État de droit et une démocratie où les changements institutionnels doivent se faire par les urnes et non par la violence. Il appelle les Camerounais de l’intérieur comme de la diaspora à respecter les institutions et ceux qui les incarnent. Par ailleurs, ce dernier interpelle les autorités belges sur la nécessité de garantir la protection des officiels étrangers présents sur leur territoire, conformément aux conventions internationales. Il insiste sur la nécessité du respect mutuel entre États et demande que des actions soient entreprises pour éviter que de tels actes ne se reproduisent. De même, le gouvernement camerounais réaffirme sa détermination à assurer la sécurité de ses représentants et à maintenir l’ordre public, tant sur le territoire national qu’à l’étranger. Au-delà de la fermeté de sa réponse, il invite les Camerounais, notamment ceux de la diaspora, à faire preuve de responsabilité.
Parallèlement, dans un communiqué daté du 04 mars dernier, l’ambassade du Cameroun en Belgique a également exprimé son indignation et condamné avec fermeté l’agression violente dont ont été victimes Daniel Evina Abe’e, ambassadeur du Cameroun auprès du Royaume de Belgique, et Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique. L’ambassade du Cameroun en Belgique, à travers son communiqué officiel, a fermement dénoncé ces actes qu’elle qualifie de « sauvages » et « odieux ». Elle a tenu à rassurer la communauté camerounaise sur sa détermination à poursuivre son action dans un esprit de sérénité et de responsabilité, malgré cet événement regrettable. Cet incident met en lumière les tensions persistantes entre certaines franges de la diaspora et les autorités camerounaises. Alors que le débat politique se durcit, le gouvernement rappelle que la préservation de l’image du Cameroun et la stabilité nationale doivent être une priorité pour tous les citoyens, où qu’ils se trouvent.
Charles Totchum