Affaire Gicam-Ecam : Un dossier chaud sur la table de l’assemblée générale

Même si le sujet ne figure pas dans à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale ordinaire du Groupement inter-patronal de Cameroun prévue le 02 juin et renvoyée le 11 juillet à cause d’une interdiction de la préfectorale et des troubles concernant la fusion de ces deux regroupements patronaux, devrait être abordée lors des débats.

Les adhérents du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) étaient initialement conviés en Assemblée générale ordinaire (AGO) le vendredi 02 juin 2023 à l’immeuble siège à Bonanjo. Mais suite à une interdiction du préfectorale cette rencontre, selon nos sources, est renvoyée au 11 juillet, soit plus d’un mois plus tard. Et pour cause, le ministre de l’Administration Paul Atanga Nji est intervenu directement dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire de la fusion Gicam et Ecam, l’autre mouvement patronal dirigé par Protais Ayangma.

Cette fusion ayant provoqué des contestations de la part du bureau dit des sages du Gicam, l’autorité administrative est intervenue dans un premier temps pour interdire la tenue d’un conseil d’administration hier, le 30 mai. « En exécution des instructions téléphoniques de monsieur le ministre de l’Administration territoriale, considérant les nécessités de préservation de l’ordre public, est interdite pour défaut de déclaration, la réunion publique projetée ce mardi 30 mai 2023 au siège du Gicam à Bonanjo », écrit Michel Oumarou, le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er.

Toutefois, apprend-on, cette interdiction du sous-préfet a été bravée a été bravée et le conseil d’administration qui n’est pas une réunion publique a bel et bien eu lieu. Pour l’heure, ces résolutions ne sont pas encore connues. Mais l’une des conséquences à ce bras de fer avec l’administration est que l’assemblée générale ordinaire qui devait se tenir le 2 juin prochain, elle, a été renvoyée au 11 juillet. Le temps que la situation se calme.

L’ordre du jour de cette assemblée générale prévoit la lecture du rapport moral du président ; la présentation du rapport d’activités du conseil d’Administration ainsi que la présentation du rapport de gestion ; la présentation du rapport du Commissaire aux comptes et l’approbation des comptes. L’ordre du jour prévoit également des échanges.

Occasion donc pour les adhérents de mettre sur la table, le sujet qui crée la polémique au sein de la première organisation patronale du Cameroun. Celui du Traité de Fusion signé en date du 5 avril 2023 entre le Gicam et Entreprises du Cameroun (Ecam). D’ailleurs, le Comité des Sages du Gicam, réuni le 25 mai 2023 au siège du Groupement sur convocation de son Président Richard Howe, a adopté à l’unanimité les avis qui suivent et a chargé le Président du Comité de les faire parvenir le plus tôt possible au Président du Gicam pour communication aux membres du Conseil d’administration et à l’AGO.

Le Comité, ayant constaté des « erreurs » de forme et de fond dans le Traité de Fusion signé avec Ecam le 5 avril (entre autres : informations incomplètes, saisines tardives du Comité des Sages), a demandé à Célestin Tawamba, Président de Gicam, de surseoir immédiatement toute activité sur le Traité de Fusion jusqu’à l’exécution à la satisfaction du Comité des Sages d’un «due diligence » par un cabinet compétent pour réassurer les membres du Gicam sur le bien-fondé du dossier.

Par contre, le Comité a conseillé au Président du Gicam (que pour atteindre son objectif, déclaré louable et entièrement soutenu par le Comité des Sages c’est à dire d’unifier la voix des membres de Ecam avec celle des membres du Gicam, tout en rehaussant la réputation et pérennisant le nom du Gicam), d’inviter ECam de s’abonner au Groupement inter-patronal et de leur proposer un siège institutionnel au Conseil d’Administration.

André Siaka sort de sa réserve

Ces deux avis ont été adoptés à l’unanimité par le Comité comme étant à la lettre et dans l’esprit de l’Article 17 des statuts du Gicam. D’autant plus que depuis la signature du traité de fusion, la décision de dissoudre le Gicam ne fait pas l’unanimité au sein de cette organisation patronale, André Siaka, réputé peu disert et très discret, n’a pas manqué d’émettre son avis sur le sujet. Dans une interview accordée à nos confrères du journal Ecomatin, l’ancien Directeur Général du Gicam (1993-2008) dévoile ses réserves sur le projet de fusion Gicam-Ecam. Lors de son entretien, l’ancien patron des patrons du Cameroun, a émis, sur la forme, d’importantes réserves sur le processus qui a conduit à la signature, le 5 avril 2023, d’un traité de fusion entre ces deux entités, mais aussi sur l’opportunité de cette démarche.

Pour l’homme d’Affaires, la cérémonie du 5 avril 2023 a semblé questionnable sur au moins deux aspects : « Premièrement, par respect pour les adhérents, il aurait été plus honnête et juste de parler d’un ‘’Projet de traité de fusion’’, point de départ d’un processus codifié. En second lieu, le parterre et la stature des personnalités conviées à la cérémonie du ‘’Traité de fusion’’, notamment le gouverneur de la région du Littoral, le représentant de l’OIT (Organisation internationale du travail), un conseiller spécial du Premier ministre, ont laissé croire que la fusion est déjà actée et que le reste du processus n’est que simple formalité ». Il craint d’ailleurs qu’il ne puisse s’avérer un jour que ces personnalités ont été abusées, la charrue ayant été mise avant les bœufs, dit-il.

Face donc à ces manquements, André Siaka a proposé des pistes de solutions pour une sortie de crise. Il est par exemple favorable à la présentation aux instances décisionnelles du Gicam d’un « projet de traité de fusion », au lieu d’un traité n’ayant reçu l’aval ni du Conseil d’administration, ni de l’Assemblée générale, et qui ne cadre pas avec les intérêts du Gicam.

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