2,7 tonnes d’emballages plastiques saisis

C’est l’équivalent de 47 ballots interceptés à Lagdo, dans la Région du Nord Cameroun. Les emballages plastiques de moins de 60 microns ont plus que jamais la peau dure. Malgré l’interdiction de leur production, importation et commercialisation officiellement depuis le 24 avril 2014, après le décret conjoint du ministère de l’Environnement, de la Protection de l’environnement et du Développement durable et du ministère du Commerce, signé le 24 octobre 2012. Cinq ans après l’entrée en vigueur de ce règlement, curieux est de constater l’existence de quantités impressionnantes d’emballages plastiques non-biodégradables dans les grandes surfaces, marchés et autres points de commerce.

D’après des sources douanières, «la porosité des frontières et le non-respect de la disposition de 2012» constituent les principales raisons de la résistance des emballages plastiques de moins de 60 microns sur l’étendue du territoire camerounais. La belle prise de ce 22 septembre 2019 confirme la difficulté des autorités camerounaises à éradiquer l’invasion des plastiques interdits. Au total 45 ballots de 2,7 tonnes d’emballages plastiques non biodégradables ont été saisis par les éléments de la zone 3 de l’opération Halcomi (Halte au commerce illicite), phase 3. Les faits se déroulent à Lagdo, dans la Région du Nord. «Cette cargaison provenait d’un pays voisin», va confier une source, sans autre indication. De bonnes sources, la filière de contrebande en provenance du Nigeria afficherait encore une santé de fer. De nombreuses cargaisons d’emballages plastiques prohibés font ainsi leur entrée sur le territoire camerounais, malgré le dispositif de contrôle et de surveillance mis en place depuis 2014. «Des complicités et du laxisme», apprend-on encore.

La saisie de Lagdo n’est donc que l’arbre qui cache la forêt. Ces produits plastiques sont ostentatoires dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bertoua ou encore Ebolowa. Au-delà de la persistance évidente d’une filière de contrebande, certains font état, sans le démontrer, de l’existence probable d’unités clandestines de fabrication des nylons de moins de 60 microns non-biodégradables. Pour preuve, quasiment toutes les épiceries de notre pays continuent en toute impunité d’utiliser ce matériel interdit.

La cargaison de 47 ballots interceptée dans la Région du Nord a été, conformément à la règlementation, détruite. Ce, en présence des autorités du ministère de l’Environnement, du gouverneur de la Région du Nord, du préfet de la Bénoué, des responsables des douanes camerounaises, des autorités judiciaires, municipales, militaires, policières et d’une brochette d’opérateurs économiques. L’on estime le stock à plusieurs dizaines de millions de FCFA.

Georges SEMEY

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